La multiplication des copropriétés délabrées inquiète la fondation Abbé Pierre...

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Elle conduit à de nouvelles situations de fragilité sociale...

Dégradation des parties communes, concentration de difficultés financières, dysfonctionnements des équipements collectifs... Dans son 19ème rapport annuel sur le mal-logement, la Fondation Abbé Pierre met en lumière un phénomène qui conduit à de nouvelles situations de fragilités sociales et de mal-logements : la dégradation des copropriétés. "Le phé­nomène de fragilisation de certains ensembles collectifs privés semble s'être développé de fa­çon discrète (parfois souterraine) dans de nom­breux sites, suivant en cela la montée des pré­carités dans notre pays ", peut-on y lire. Un million de logements fragilisés La problématique n'est pas nouvelle puisque les puissances publiques ont mis en place plusieurs dispositifs depuis les années 1990, s'attaquant à un secteur jusque-là régi par le privé. Pour autant, la Fondation note que la situation s'est dégradée au point qu'aujourd'hui, plus d'un million de logements sont en situation de fragilité potentielle sur un total de 6,6 millions de logements en copro­priété, soit un quart des résidences principales en France. Les ménages modestes représentent 17% des propriétaires occupants de ces copropriétés et parmi les locataires, 17% vivent sous le seuil de pauvreté. Or, "ce sont d'abord ces ménages qui risquent de se trouver en difficulté au sein des copropriétés" en mauvais état, incapables d'assumer les charges nécessaires à l'éventuelle rénovation des lieux, poursuivent les auteurs du document. Difficultés multiples Plusieurs charges financières pèsent sur les occupants - propriétaires ou locataires - de ces copropriétés dégradées. L'enquête a ainsi révélé que le co�"t lié au logement représente en moyenne 44 % des ressources des ménages enquê­tés, et même 60% pour les plus modestes. Les charges s'ajoutent en effet au montant du loyer ou au remboursement du prêt. La facture énergétique de ces ménages est également élevée, compte tenu de la mauvaise isolation des lieux et du report des travaux co�"teux. Or, peu de solutions de rechange s'offrent à ces ménages, déplore la Fondation. Elle rappelle cependant qu'avant d'être un problème, la copropriété est une solution pour de nombreux Français modestes. Il conviendrait que les interventions placent  les habitants au coeur des instances de gouvernance en les associant aux décisions et aux actions, conclut la Fondation. En outre, ces interventions doivent se traduire par des "actions structu­rantes, comme l'amélioration et la consolidation des modalités de gestion au sein de la copro­priété, mais aussi la recherche d'une meilleure adéquation entre les co�"ts de la copropriété et les ressources de leurs occupants".