Patrice Evra raconte les lettres racistes reçues par les joueurs de l'équipe de France. 1:14
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Antoine Terrel , modifié à
Sur Instagram, l'ancien latéral gauche a violemment critiqué le président de la Fédération française, qui avait expliqué il y a 15 jours que le racisme dans le foot n'existait "pas ou peu". "J'ai perdu tout mon respect pour toi", cingle-t-il, avant de raconter le racisme dont font l'objet selon lui les joueurs de l'équipe de France. 

Connu pour son franc-parler et ses vidéos souvent décalées sur les réseaux sociaux, Patrice Evra a poussé mardi soir un énorme coup de gueule sur le racisme dans le football français, quinze jours après les propos polémiques du président de la Fédération française Noël Le Graët qui avait affirmé que le racisme dans le sport et le foot n'existait "pas ou peu". Dans une vidéo publiée sur son compte Instagram, l'ancien joueur de Manchester United et international français a fustigé cette réaction et assuré que les joueurs de l'équipe de France étaient régulièrement victimes de racisme. 

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"Noël, t'as pété un câble (...) Il va falloir que tu dégages. J'ai perdu tout mon respect pour toi", commence l'ex-capitaine des Bleus, qualifiant la sortie de Le Graët de "vraie bavure d'enflure". "Tu sais très bien ce qu'il se passe au château (de Clairefontaine), combien de lettre racistes on reçoit, avec écrit 'Didier, reprends tes singes et dégage en Afrique'. On les cache, mais j'en ai vu certaines. On reçoit même des cartons remplis de caca", explique Patrice Evra. 

"On est en France, on n'est pas chez nous"

Et le latéral aux 81 sélections ne s'arrête pas là, et accuse les instances du football français d'avoir à plusieurs reprises mis volontairement plus en valeur les joueurs blancs de l'équipe lors des différentes visites du président de la République à Clairefontaine. "Quand on mange, on a des places attribuées, on a l'habitude de se mettre à côté d'un gars car on a de bonnes relations. A chaque fois que le président venait, tout changeait. J'étais assis là , et tout à coup, j'étais au bout de la table. Là ou normalement il y avait Mamadou Sakho et Bacari Sagna, beaucoup de sombritude (sic), il fallait changer. On mettait un Hugo Lloris ou un Laurent Koscielny, et le président au milieu".

"On le savait, c'était les règles du jeu. On est en France, on n'est pas chez nous", poursuit Patrice Evra. "Quand il y avait une photo du président, c'était mieux de voir un Hugo Lloris ou un Laurent Koscielny à côté de lui qu'un Bacary Sagna ou un Mamadou Sakho."