Golf : pourquoi il faut absolument suivre la Ryder Cup 2016

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Rory McIlroy, ici à l'entraînement, sera le fer de lance de l'équipe européenne ce week-end. © Jim WATSON/AFP
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GRAND RENDEZ-VOUS - L'épreuve, qui se déroule de vendredi à dimanche dans le Minnesota, aux États-Unis, oppose Européens et Américains.

La 41ème édition de la Ryder Cup, épreuve de golf qui oppose tous les deux ans les meilleurs joueurs européens et américains sur trois jours, a lieu ce week-end à Chaska, dans le Minnesota. Deux ans après son sacre à Gleneagles, en Écosse, l'Europe remet son titre en jeu sur le terrain de son adversaire. Cette levée 2016 est très prometteuse. Europe 1 vous explique pourquoi en cinq points.

Parce que l'épreuve est un must. Certes, cet argument peut être utilisé tous les deux ans. Mais il n'est peut-être pas inutile de le rappeler. La Ryder Cup, c'est deux équipes (l'Europe et les États-Unis), douze joueurs de chaque côté et trois jours de compétition. Le vendredi et le samedi, les joueurs s'affrontent par équipe de deux lors de huit matches : quatre foursomes (où les deux joueurs de chaque équipe alternent les coups dans la balle) et quatre fourballs (où la meilleure des deux balles est prise en compte). En Ryder Cup, pas de carte générale, le classement se fait au nombre de trous gagnés (puis au nombre de matches) et non au nombre de coups. Vous ne suivez plus ? Ce n'est pas grave car l'essentiel est ailleurs. Il est dans l'esprit d'équipe, si rare dans le golf, qui irrigue la compétition et dans le suspense qui se crée au fil du dernier jour, où les douze joueurs de chaque équipe s'affrontent en duel, le plus beau des formats du golf. Les joueurs ne "partagent" alors plus vraiment une partie, mais sont au contraire en opposition directe. Passionnant.

Parce que les États-Unis ont soif de revanche. Il y a quatre ans, lors de la dernière édition de la Ryder Cup aux États-Unis, l'équipe européenne l'avait emporté à l'issue d'un scénario renversant le dernier jour, son troisième succès de rang et son septième sur les dix dernières éditions. Et même s'ils mènent encore largement au bilan historique (25 victoires à 13), les Américains, encore une fois battus en 2014, n'ont pas oublié. Les États-Unis comptent sur Davis Love III, leur capitaine (comme en Coupe Davis, il fait la composition des équipes), pour mettre fin à ce qui commence à ressembler à une disette.

Love III alignera une "dream team", avec l'éternel Phil Mickelson (pour sa 11ème participation !), le jeune prodige Jordan Spieth ou le récent vainqueur de l'US Open Dustin Johnson. Car, oui, on ne vous a pas dit mais, dans le Minnesota, il n'y a pas la crainte du virus Zika et, à la différence des Jeux olympiques de Rio, les meilleurs seront là. En face de ce que Love III a présenté comme "peut-être la meilleure équipe jamais assemblée", l'Europe a également fière allure, avec le taulier espagnol Sergio Garcia et son leader nord-irlandais Rory McIlroy.

Parce que Tiger Woods sera là (mais sans club à la main). Un autre (très) grand nom du golf sera présent dans le Minnesota : Tiger Woods. Alors, l'homme aux quatorze titres du Grand Chelem, relégué au-delà de la 750ème place mondiale après plus d'un an d'absence en raison de problèmes au dos, ne sera certes pas là pour jouer, mais il aura bel et bien un rôle important. Le jeune quadra, qui a annoncé son retour sur les greens le mois prochain, sera vice-capitaine de l'équipe américaine. Ce qui ne se résumera pas à apporter des sandwiches à ses compatriotes. "C'est quelqu'un qui veut nous aider, quelles que soient nos questions", a souligné Matt Kuchar. Pourtant, Woods et la Ryder Cup, ce n'est pas une histoire d'amour. "Le Tigre" n'a dompté l'épreuve qu'à une seule reprise, en 1999, sur sept participations.

Parce que l'ambiance promet d'y être électrique. On vous a parlé des Américains revanchards. De leur morgue d'avant-match, d'ailleurs guère apprécié par Garcia ("Au final, la Ryder Cup ne se gagne pas avec des déclarations", a-t-il ironisé). Mais ce n'est rien à côté du pavé dans la mare jeté par le frère de l'Anglais Daniel Willett, vainqueur surprise du Masters en avril dernier.

Sur un billet de blog publié sur un site spécialisé, Pete Willett s'est lâché sur les spectateurs américains. "(Pour la plupart d'entre eux) Ils sont gros, stupides, gloutons, ce sont des bâtards sans classe (...) c'est une foule aboyante d'abrutis", a-t-il insisté. "Il faut que l'équipe européenne fasse taire ces groupies, ils doivent réduire au silence ces mecs gras, irritants, remplis de cookies et de bière qui ressemble à de la pisse, qui font des pauses entre deux bouchées de hot-dog pour pouvoir gueuler 'Baba booey' (surnom du producteur exécutif du show d'Howard Stern aux États-Unis, qui a donné lieu à un running gag de l'autre côté de l'Atlantique, ndlr) jusqu'à ce que leurs visages deviennent complétement rouges", a-t-il écrit. Ce billet satirique (et ironique) n'a pas été apprécié par tout le monde. Et il promet une tempête dans les oreilles de Daniel Willett à base de "USA ! USA ! USA !".

Parce qu'il faut bien se préparer pour 2018. On est obligé de le reconnaître. Contrairement à 2014, où Victor Dubuisson avait apporté son écot à la victoire de l'Europe, il n'y a pas de joueur français cette année. Mais attendez ! La Ryder Cup nous concerne quand même. En 2018, elle aura lieu en France, au Golf National de Saint-Quentin-en-Yvelines. Et pour apprécier au mieux l'épreuve dans deux ans, il ne faut pas manquer l'épisode précédent…

>> L'épreuve est visible sur Canal+Sport à partir de 14h30 vendredi et samedi, puis 18 heures dimanche.

Les dix derniers vainqueurs :

2014 : à Perth (Ecosse), Europe bat États-Unis 16,5 à 11,5
2012 : à Medina (Illinois), Europe bat États-Unis 14,5 à 13,5
2010 : à Newport (Pays de Galles), Europe bat États-Unis 14,5 à 13,5
2008 : à Louisville (Kentucky), Etats-Unis bat Europe 16,5 à 11,5
2006 : à Kildare (Irlande), Europe bat États-Unis 18,5 à 9,5
2004 : à Bloomfield Hills (Michigan), Europe bat États-Unis 18,5 à 9,5
2002 : à Wishaw (Angleterre), Europe bat États-Unis 15,5 à 12,5
>> L'édition 2001 avait été décalée d'un an après les attentats du 11-Septembre
1999 : à Brookline (Massachusetts), États-Unis bat Europe 14,5 à 13,5
1997 : à Sotogrande (Espagne), Europe bat États-Unis 14,5 à 13,5
1995 : à Rochester (New York), États-Unis bat Europe 14,5 à 13,5