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Marion Dubreuil, édité par Ariel Guez , modifié à
À Nancy, une jeune femme victime de violences conjugales s'est rendue dans une pharmacie afin de dénoncer son conjoint, qui a depuis été interpellé par la police, intervenue rapidement. Un dispositif mis en place par l'exécutif pendant le confinement et qui a déjà été utilisé par plusieurs femmes qui n'ont pas la possibilité d'appeler un numéro d'urgence depuis leur domicile.

Alors que Marlène Schiappa, secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations, indiquait dimanche sur notre antenne que "plusieurs gardes à vue et même plusieurs condamnations" pour des violences conjugales avaient déjà été prononcées depuis le début du confinement, le dispositif mis en place avec l'Ordre des pharmaciens semble faire ses preuves.

C'était la troisième fois que son concubin la frappait

Puisqu'il est parfois difficile d'appeler le 3919 (le numéro vert d'écoute destiné aux femmes victimes de violences, ndlr), toute femme peut venir se signaler chez son pharmacien. C'est ce qu'a fait samedi Floriane, jeune nancéienne âgée de 22 ans. Elle venait d'être agressée par son conjoint qui la menaçait de mort avec un couteau de cuisine.

Paniquée et enceinte de cinq mois, c'était la troisième fois que son concubin la frappait depuis le début de l'année. Mais son cas n'a été repéré que parce qu'elle s'est rendue dans la pharmacie près de chez elle. Elle s'est décidée à parler "quand elle a entendu qu'elle pouvait se rendre dans une pharmacie pour demander de l'aide en cas de violences conjugales", explique Laurent, policier à Nancy, au micro d'Europe 1. 

"Elle a été prise en charge par une pharmacienne qui l'a tout de suite recueillie et a pris toutes les informations dont elle avait besoin", raconte le gardien de la paix. "La pharmacienne a eu le bon réflexe de faire le 17. On est intervenus rapidement".

Une "relation de confiance" avec les pharmaciens

"La jeune femme a été extirpée d’une situation qui était dangereuse pour elle. Cette mission, cette nouvelle mission si on peut dire, c’est de l’aide aux personnes, et nous sommes fiers de pouvoir y participer", commente de son côté le gérant de l'officine, qui préfère garder l'anonymat pour protéger sa clientèle et éviter les représailles. "Il y a un sentiment d'accomplir ce pourquoi on est là, c’est-à-dire aider les populations", ajoute-t-il en évoquant également "une relation de confiance" entre "les gens que l'on connaît déjà" et les professionnels de santé.

Floriane a alors été prise en charge par la police dans la pharmacie, et, dix minutes plus tard, son conjoint a été interpellé à son domicile. Il a désormais interdiction d'entrer en contact avec elle, en attendant son jugement le 5 juin prochain.

Une plateforme de signalement en ligne

Pour rappel il existe, en plus du 3919, une plateforme de signalement en ligne (stop-violences-femmes.gouv.fr).