«S'il faut qu'on tape plus fort, on le fera» : les agriculteurs promettent de revenir encore plus nombreux après les fêtes
À l'occasion de Noël, de nombreux agriculteurs ont décidé de lever le pied sur les blocages, afin de permettre aux Français de passer la fin de l'année en famille. Mais la colère des éleveurs elle est toujours bien présente. Tous se tournent désormais vers le début de l'année prochaine, où ils comptent bien durcir leurs actions.
Ils ont décidé de lever le pied pour Noël. La mobilisation des agriculteurs faiblit partout en France à l'approche du Réveillon, même si elle se maintient encore dans plusieurs régions, notamment dans le Sud-Ouest.
Et alors que 50 agriculteurs s'apprêtent à rejoindre leur ferme pour ne pas bloquer les Français à l'occasion de Noël, tous se préparent déjà à reprendre les actions au mois de janvier.
"Il faut communiquer autour de vous, et il va falloir tenir aussi et il faudra du monde." Réunis autour de leurs tracteurs, les agriculteurs indépendants sont bien décidés à hausser le ton début janvier, affirme Pierre Grenouiller, 35 ans, agriculteur aux Côtes-d’Arey, en Isère.
De nombreux soutiens
"La semaine du 5 au 10, elle va être fatidique pour le monde agricole français. Il va falloir qu'on soit plus costaud, plus nombreux, avec une autre intensité. Il faut qu'on soit nombreux. Là, il y a des artisans, il faudra qu'il y ait des routiers, des taxis", insiste-t-il au micro d'Europe 1.
Et les agriculteurs comptent surtout sur le soutien de la population pour se faire entendre. "Ça avance votre manifestation ?" questionne une habitante. "Oui, ça avance", répond l'agriculteur. "On aimerait bien faire plus. Vous avez notre soutien", réplique l'habitante.
"S'il faut qu'on tape plus fort, on le fera"
"S'ils sont dans le coin, je m'arrêterai sûrement sur les points de blocage", affirme un autre habitant. Au cœur de leur mobilisation : leur opposition à l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur. Manon Seymat, 25 ans, est éleveuse de 60 bovins à Châlon depuis quatre ans.
"Le Mercosur, ça va nous terminer", assure-t-elle. "Les petites exploitations qui produisent localement vont devoir devenir de plus grosses exploitations. Or, on veut produire des produits de qualité, élever des bêtes en bonne santé. S'il faut qu'on tape plus fort, on le fera", assure l'éleveuse.
Pour les fêtes, ces agriculteurs lèvent le pied, mais dès janvier, ils reviendront sur les routes, plus déterminés que jamais.