Saint-Etienne-du-Rouvray : près de Lens, ces musulmans se rendront à la messe

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G.S. avec Kévin Thuilliez , modifié à
Le Conseil français du culte musulman (CFCM) appelle imams et fidèles à se rendre dimanche matin à la messe dans une église proche de chez eux.
REPORTAGE

Une cérémonie à Bordeaux, une veillée de prière à Saint-Etienne-du-Rouvray, une marche à Lyon... Plusieurs cérémonies ont eu lieu samedi en hommage à l'abbé Jacques Hamel, assassiné mardi dernier dans l'église de Saint-Etienne du Rouvray. Le Conseil français du culte musulman (CFCM) appelle par ailleurs imams et fidèles à se rendre dimanche matin à la messe dans une église proche de chez eux. À Lens, également, l'Union des citoyens musulmans demande à ses coreligionnaires de se rendre à l'église Saint-Léger.

"Qu'ils ne mélangent pas tout le monde". "Il faut remplir les églises et même les parvis", lance un responsable du collectif. Le but : faire de cette église un symbole. Musulmans et catholiques multiplient donc les appels sur les réseaux sociaux. Un appel entendu par les musulmans croisés par Europe 1 dans les rues de Lens. "Il n'y a pas de soucis, je vais y aller. Il faut leur donner du soutien. Qu'ils ne mélangent pas tout le monde", insiste l'une d'elle. "Je vais y aller. C'est normal de soutenir les chrétiens, pour être solidaires, unis. En tant que musulmans, on est choqués", poursuit un autre. "Il y a beaucoup de musulmans dans le Nord-Pas-de-Calais. Nous sommes nés ici, nous sommes Français avant tout, nous avons grandi-là. On a toujours grandi en harmonie. La communauté doit réagir", renchérit un troisième.

"On condamne, on ne se pose même pas la question". Brahim, également, ira. Selon lui, les Français ne font plus l'amalgame musulmans-terroristes. Mais ce n'est pas pour autant que les musulmans n'ont pas un rôle à jouer. "On n'est plus dans ce discours de dire 'on se désolidarise'. La plupart de ses personnes (les terroristes) sont des repris de justice, des délinquants, des toxicomanes. On condamne, on ne se pose même pas la question. Maintenant il faut se réunir, s'asseoir autour d'une table, rester unis", martèle-t-il sur Europe 1. Dimanche matin, dans l'église Saint-Léger, sera donnée une prière à deux voies. Puis tous les croyants se mettront debout, pour observer une minute de silence.