Les membres de la CCC dénoncent un "manque d’ambition" et un "projet de loi édulcoré" 1:55
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Jean-Rémi Baudot, édité par Antoine Cuny-Le Callet , modifié à
La Convention citoyenne pour le climat s’achève ce dimanche. Celle-ci, voulue par Emmanuel Macron pour proposer des mesures de réduction des émissions de gaz à effet de serre, a sèchement noté dimanche la traduction par l'exécutif de ses propositions.

Alors que le chapitre de la Convention citoyenne sur le climat (CCC) s'achève ce dimanche, les participants étaient invités à noter l'action du gouvernement consécutive à leurs travaux. La "mise en œuvre" n'a obtenu la moyenne dans aucun des votes organisés sur les six grands thèmes de mesures avancées par les 150 citoyens : en l'espèce, la moyenne des notes est inférieure à 4/10 pour "se loger", "produire et travailler", "se nourrir", "se déplacer". Et tout juste supérieure à 4/10 pour "consommer" certaines "propositions sur la gouvernance". La note moyenne est de 2,5 sur 10.

Les membres de la CCC dénoncent un "manque d’ambition" et un projet de loi Résilience et climat "édulcoré". Emmanuel Macron avait promis de reprendre "sans filtre" les propositions mais la réalité est évidemment toute autre. "On a eu un sans filtre qui était clair pour tout le monde", peste Mathieu, visiblement déçu. "Cette définition évolue en fonction du temps et des circonstances. Le projet de loi que l’on a aujourd’hui a été filtré pour donner ce résultat très tiède".

"Je ne sais pas à quoi a servi cette convention"

Pour beaucoup, le gouvernement a gommé toute ambition climatique dans son texte. Certains s’interrogent même sur la pertinence de cet exercice démocratique inédit : "on n’a pas pris en compte notre travail. Cette convention, je ne sais pas exactement aujourd’hui à quoi elle a servi", souffle Alexia. Lors de leur dernière session, les citoyens réunis ont aussi jugé que les mesures du gouvernement inspirées par les travaux de la Convention citoyenne pour le climat (CCC) ne permettraient pas d'atteindre l'objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre. 

Les "conventionnistes" ont bien sûr du mal à entendre les arguments de l’exécutif qui rappelle qu’il faut allier "ambition et acceptation politique". Pour l’instant, seul le gouvernement affiche un peu de satisfaction. Une ministre confiait cette semaine à Europe 1 : "sans la Convention, on ne serait pas allé aussi loin dans la loi climat." Il semble que le gouvernement partait de loin sur la question climatique.