Pascal Payet, l’éternel évadé

Selon son avocat, Me Luc Febbraro, Pascal Payet est "inquiet"
Selon son avocat, Me Luc Febbraro, Pascal Payet est "inquiet" © MaxPPP
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Assiya Hamza , modifié à
PORTRAIT - Cette figure du grand banditisme a passé la majeure partie de sa vie en prison.

On le surnomme "le roi de l’évasion". Pascal Payet est jugé à partir de jeudi par la cour d'assises des Bouches-du-Rhône pour sa spectaculaire sortie de la prison de Grasse dans les Alpes-Maritimes, le 14 juillet 2007.

De Pascal Payet, on sait peu de choses. Né à Montpellier en 1963, marié et père de deux filles, il a passé les plus belles années de sa vie derrière les barreaux. Sa carrière dans le grand banditisme, Pascal Payet la commence à l’âge de 24 ans. Celui que l’on surnomme"Gavoille", raconte Frédéric Ploquin dans son ouvrage Ils se sont fait la belle , "fait son apparition dans les fichiers de la PJ après l’attaque manquée d’une bijouterie à Dijon".

Un premier braquage qui sera suivi de bien d’autres. Marseille, Montpellier, Lyon… aucune banque ne résiste à Pascal Payet et son désormais "inséparable" compagnon Eric Alboreo, écrit Frédéric Ploquin.

"Je ne suis pas un assassin"

Mais le 20 novembre 1997, c’est sans doute le coup de trop. L’attaque d’un fourgon blindé de la banque de France, à Salon-de-Provence, tourne mal. Un des convoyeurs de fonds meurt sur le coup, touché par trois des quatorze balles de kalachnikov tirées par Payet et ses deux comparses, Eric Alboreo et Michel Valero. "Gavoille" est lui-même touché.

"On avait préparé cette affaire. Je ne suis pas un assassin. Je ne suis pas venu pour tirer", avait regretté le malfaiteur lors de son procès en 2005, raconte alors Henry Michel dans Libération.

Malgré son hémorragie, Pascal Payet parvient à s’en sortir. Commencent alors quatorze mois de cavale qui s’arrêteront net le 22 janvier 1999. Le braqueur a été confondu par son ADN. Incarcéré à la maison d’arrêt de Luynes dans les Bouches du Rhône, Pascal Payet sait qu’il risque la perpétuité pour la mort du convoyeur.

L’évasion lui apparait alors comme la seule issue possible.

Le 12 octobre 2001, c’est chose faite. Pascal Payet se fait "la belle" avec un codétenu. Une évasion digne des plus grands films de gangsters : par hélicoptère. Cette fois, aucun coup de feu n’est tiré et personne n’est blessé. Pascal Payet s’évanouit dans la nature.

Pascal Payet remet ça pour ses acolytes

En décembre 2002, ses deux comparses Eric Alboreo et Michel Valero sont jugés aux assises pour l’attaque de la Banque de France. Ils écopent de vingt ans de prison. Le 14 avril 2003, les deux hommes se font la belle à leur tour… en hélicoptère. Pascal Payet est venu chercher ses deux copains varois et leur comparse Franck Perletto.

Le 9 mai 2003, les quatre acolytes sont arrêtés dans un gîte rural du Vaucluse. En janvier 2005, Pascal Payet est condamné à une peine de 30 ans de réclusion criminelle pour homicide involontaire. En janvier 2007, il écope de 7 ans supplémentaires après avoir reconnu avoir organisé l’évasion de 2003. Ses trois autres colistiers, eux, prennent 3 ans. Une peine à laquelle s’ajoutent 6 ans de prison pour sa propre évasion en 2001.

Mais Pascal Payet ne compte pas finir sa vie à la maison d’arrêt de Grasse. Seul hic, il devient l’un des prisonniers les plus surveillés des prisons françaises. Détenu particulièrement surveillé (DPS), il est placé à l’isolement. Tous les six mois, le "roi de l’évasion" est transféré dans un nouvel établissement.

Et, le 14 juillet 2007, rebelote. Pascal Payet est extrait du quartier d’isolement de Grasse par hélicoptère. Cette fois, la cavale sera brève. Il est arrêté à Mataro au nord de Barcelone, en Espagne, le 21 septembre 2007.

Le procès de Pascal Payet doit se tenir jusqu'au 8 avril. Et, pour éviter qu’il ne s’évapore à nouveau, près de 200 policiers et gendarmes sont mobilisés…