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À Strasbourg, les Frères musulmans soupçonnés de vouloir peser sur les prochaines élections municipales

Mélina Facchin . 1 min
Strasbourg (vue aérienne)
Strasbourg (vue aérienne) © LB Studios / Connect Images / Connect Images via AFP

À trois mois des élections municipales, certains spécialistes du communautarisme alertent sur ces candidats qui s’adressent en priorité aux musulmans. À Strasbourg par exemple, deux candidats semblent déjà suspects. Leurs propositions électorales peuvent sembler anodines mais révèlent "l’entrisme des Frères musulmans", estime une chercheuse au CNRS.

Les élections municipales sont à moins de 100 jours. Elles se tiendront les 15 et 22 mars prochains. Dans chaque ville, les candidats à la mairie se font peu à peu connaître. Et certains, souvent issus de petits partis de gauche, tentent de sortir du lot à coup de propositions électorales communautaristes.

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Des spécialistes alertent sur un risque d’entrisme des Frères musulmans dans cette campagne des municipales. À Strasbourg par exemple, deux candidats semblent déjà suspects.

"C’est du calcul électoral"

Deux candidats déclarés aux élections municipales à Strasbourg ont déjà fait polémique. Celui du Nouveau Parti Anticapitaliste, Cem Yoldas, traduit ses tracts électoraux en alsacien, en turc et en arabe, pour dit-il "se faire comprendre de tous".

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Le second, Fahad Raja Muhammad, tête de liste du Mouvement populaire indépendant (MPI), propose notamment des horaires différenciés dans les piscines selon le sexe au nom de la "protection des femmes".

"Attention, méfiance", alerte Florence Bergeaud-Blackler, anthropologue au CNRS et spécialiste des Frères musulmans. "C’est du calcul électoral. Ces tracts communautaires, c’est quelque chose qui se fait en Allemagne comme en Belgique et effectivement, cela participe de la construction d’un vote communautaire, d’un vote musulman", affirme-t-elle.

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"Les Frères musulmans commencent à créer leurs propres partis"

Ces pratiques politiques sont de plus en plus courantes et assumées, selon la chercheuse. "Il y a moins de vigilance sur la question de la laïcité", estime-t-elle.

"On voit que jusqu’à présent les Frères [musulmans] ont été plutôt discrets, ils se sont servis des partis existants. Et petit à petit, ils commencent à créer leurs propres partis", poursuit Florence Bergeaud-Blackler "Et si nous n’y prenons pas garde", prévient-elle, "c’est notre démocratie qui sera alors en danger."