La menace d'Emmanuel Macron n'a pu eu l'effet escompté au sein des groupes de l'Assemblée nationale. 1:13
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Alexis Delafontaine, édité par Ugo Pascolo
La menace d'une dissolution de l'Assemblée nationale en cas de vote d'une motion de censure pour contrer un 49.3 de l'exécutif dans le dossier des retraites ne semble pas impressionner les oppositions. De la Nupes au Rassemblement national, l'horizon d'un possible rebattement de cartes dans la chambre basse du Parlement est accueillie avec le sourire.

Une menace qui n'a pas eu l'effet escompté. Emmanuel Macrona eu beau brandir une dissolution de l'Assemblée nationale en cas de vote d'une motion de censure dans le dossier retraites, cela n'a pas été suffisant pour faire peur aux oppositions, loin de là. C'est même l'effet inverse, puisque du côté du RN et de la Nupes, qui comptent porter cette motion en cas de 49.3, on a le sourire aux lèvres. "Moi, je ne prends pas ça pour une menace. À l'inverse, c'est une opportunité", a réagi un Jean-Luc Mélenchon persuadé qu'il sortirait gagnant d'une telle manœuvre de l'exécutif.

"Chiche !"

"C'est surtout pour les macronistes que c'est une menace, ils ne se sont peut-être pas rendus compte du point où en est le pays. Les gens n'en peuvent plus, ils les détestent parce qu'ils comptent sur eux pour régler les problèmes et ils n'en font rien." Le champion de La France insoumise n'est pas le seul à tenir cette position, puisque toute la gauche est convaincue qu'une dissolution donnerait une majorité à la Nupes. Et un son de cloche identique se fait entendre de l'autre côté de l'Assemblée, dans les rangs du Rassemblement national. Sur Twitter, Marine Le Pen répond "Chiche !" à la menace présidentielle, tandis que Jean-Philippe Tanguy pense même pouvoir faire mieux que 89 députés.

"On n'a jamais peur de retourner devant les électeurs", défie le président délégué du groupe RN à l'Assemblée nationale. Et d'ajouter : "Je ne vois pas pourquoi on perdrait des députés, je pense même que nous en gagnerons."

Finalement, c'est peut-être chez les Républicains que la menace effraie le plus. Ce qui n'empêche pas Aurélien Pradié, candidat à la présidence du parti de tacler : "Le prince capricieux, c'est le prince impuissant. Il y a bien longtemps que les petits coups de menton ne nous impressionnent plus."