Budget de la Sécurité sociale : la majorité fragilisée face à un vote sous haute tension
Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) devait passer sans encombre, mais les dissensions au sein de la majorité présidentielle et l’opposition quasi unanime des autres groupes parlementaires font peser le risque d’une défaite historique.
Ces derniers jours, Frédéric Valletoux, président de la commission des Affaires sociales, affirmait qu’un "consensus sur le PLFSS était imminent." De quoi nourrir l’espoir d’un vote apaisé sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). Mais ce fragile équilibre a volé en éclats ce mardi 2 décembre, laissant le Premier ministre Sébastien Lecornu en plein doute sur sa capacité à maintenir l’unité de la majorité.
Des débats de toute part
Tout commence avec Édouard Philippe, le maire du Havre, qui déclenche les hostilités en décidant de s’émanciper. Le leader d’Horizons, pourtant pilier de la majorité présidentielle, a annoncé que ses députés ne voteraient pas le texte en l’état. En ligne de mire : une répartition jugée injuste "des efforts" demandés, des économies trop timides et surtout la suspension de la réforme des retraites.
L’ancien Premier ministre, défenseur d’un report de l’âge légal à 67 ans, prévient que cette réforme est indispensable à la survie du système de retraite par répartition. Un discours qui tranche avec la ligne prudente adoptée par l’exécutif depuis l’élection européenne.
Le MoDem, de son côté, tente d’éviter la rupture et joue les médiateurs. Philippe Vigier, figure du groupe centriste, multiplie les appels au rassemblement. "J’appelle les députés Les Républicains et Horizons à ne pas se réfugier dans une abstention ou un vote négatif, car sinon on connaît le chemin", insiste-t-il. Et ce chemin est clair : le rejet du budget de la Sécurité sociale.
Un vote sous tension
Le vote s'annonce particulièrement tendu et pourrait bien faire basculer la situation, marquée par une crise politique palpable. Le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) se heurte déjà à une opposition quasi unanime. Le Rassemblement national a clairement annoncé son vote contre, tout comme La France insoumise. L’Union de la droite républicaine suit le même positionnement, tandis que les écologistes et les communistes oscillent entre abstention et opposition.
Dans ce contexte, chaque voix manquante du côté de la majorité présidentielle pourrait suffire à provoquer une défaite historique. Et derrière le rejet du budget de la Sécurité sociale, c’est une crise politique majeure qui pourrait s’ouvrir, voire un affaiblissement durable du gouvernement.
Les socialistes, derniers alliés possibles
Désormais, toutes les attentions se tournent vers le Parti socialiste. Sébastien Lecornu et Matignon tentent de les convaincre de soutenir le texte, à défaut de l’approuver pleinement.
Une mission qui s’annonce délicate : Olivier Faure, premier secrétaire du PS, profite de l’incertitude pour faire monter les enchères et exiger des concessions sociales plus fortes.