Commission d'enquête parlementaire sur l'audiovisuel public : les députés se penchent sur la dérive financière du groupe
Après le comité d'éthique de France Télévisions, les députés se penchent sur la dérive financière du groupe. Les auteurs d'un rapport alarmant de la Cour des comptes, publié en septembre dernier, étaient longuement interrogé sur le dérapage des comptes de l'entreprise. 81 millions d'euros de déficit supplémentaire entre 2017 et 2024.
Dès le début de l'audition, Nacer Meddah, président de la troisième chambre de la Cour des comptes, donne le ton : "La situation est critique. Elle peut devenir plus que délicate à partir de 2026, donc il y a vraiment urgence". Sans détour, le rapporteur de la commission Charles Alloncle s'attaque aux gabegies financiers relevés ces dernières années, comme les quelque 700 millions dépensés dans la rénovation de la Maison de la Radio.
"Il y a eu des dérives substantielles"
"Comment est-ce que vous expliquez que, par exemple, pour Notre-Dame de Paris, on est capable de faire des chantiers sans dérapage et sans surcoût, mais que pour la Maison de la Radio, le contribuable finisse par payer le double de la facture initiale". Là encore, le magistrat concède des débordements inquiétants.
"Il y a eu des dérives substantielles en terme de délais de coût. Ce sont des montants extrêmement importants". Autre poste de dépense chez France Télévisions : des frais de cocktails et de réception conséquents, la location de suites d'hôtel onéreuse et une accumulation globale de plus de 80 millions d'euros de déficit.
Charles Alloncle s'interroge sur l'absence de comptabilité précise : "Est-ce que c'est une insuffisance, une négligence ou est-ce que derrière il y a une volonté de masquer certains coûts avec des lignes éditoriales marquées ? Il faut rapidement mettre en place ce cadre budgétaire et comptable. C'est une nécessité". Un cadre que Delphine Ernotte s'était pourtant engagée à fixer dès son premier mandat en 2015.