Loi El Khomri : pour les syndicats, "la donne a changé"

Laurent Berger (CFDT) et Jean-Claude Mailly (FO).
Laurent Berger (CFDT) et Jean-Claude Mailly (FO). © AFP
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avec AFP , modifié à
Les syndicats ont salué pour certains, ironisé pour d'autres sur le report de la présentation du projet de loi Travail, annoncé par Manuel Valls lundi matin.

Mi figue-mi raisin. Les réactions des syndicats étaient mitigées, lundi midi, après l'annonce d'un report de la présentation du projet de la loi Travail au 24 mars, au lieu du 9 mars. "Nous avons obtenu le report du projet de loi Travail, nous allons maintenant nous battre dans la concertation pour obtenir un rééquilibrage du texte, a annoncé sur Twitter Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT. "Il faut retirer le plafonnement des indemnités prud'homales, le pouvoir unilatéral de l'employeur et revoir le cadre des licenciements économiques".

"La donne a changé". Luc Bérille, le secrétaire général de l'Unsa (union nationale des syndicats autonomes) s'est réjoui de cette annonce : "Les concertations vont enfin s'ouvrir. Je me réjouis que ce soit Manuel Valls qui reçoive les partenaires sociaux, parce qu'on voit bien qu'on a besoin d'interlocuteurs en capacité de négocier avec nous et de rendre des arbitrages politiques". "On maintient l'intersyndicale de jeudi matin. D'autant plus que, désormais, la donne a changé, on va pouvoir se faire entendre. Raison de plus pour que jeudi matin, les organisations syndicales tentent de voir ce qu'elles pourront dire ensemble."

"Ils nous prennent pour des imbéciles". Pour FO, Jean-Claude Mailly semble beaucoup plus sceptique :"Reporter n'est pas suspendre, reporter c'est fixer une autre date, suspendre c'est annuler le calendrier prévu (...) Si le gouvernement reporte de trois semaines ou un mois, cela ne change rien il faut accroître la pression". 

De la poudre aux yeux aussi pour Caroline De Haas, initiatrice de la pétition en ligne "Loi travail, non merci!" : "Le gouvernement et la CFDT s'imaginent sans doute qu'en reculant ils pourront mieux sauter. Ils nous prennent pour des imbéciles. Cette petite manœuvre montre que la mobilisation porte ses fruits. Nous sommes 776.000 et nous demandons le retrait de la loi".