Christophe Castaner 2:08
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Jean-Gabriel Bourgeois, édité par Céline Brégand
Le Conseil d'Etat a décidé vendredi de suspendre en partie la "circulaire Castaner" sur les municipales, qui imposait la non-attribution de couleur politique aux élus des communes de moins de 9.000 habitants. Damien Abad, président du groupe LR à l'Assemblée Nationale, salue sur Europe 1 "une victoire de la démocratie".
INTERVIEW

Le Conseil d'Etat a annoncé vendredi suspendre partiellement la "circulaire Castaner" sur les futures municipales. Dans cette circulaire, le ministre de l'Intérieur demandait aux préfets, pour les élections municipales des 15 et 22 mars prochains, de relever de 1.000 à 9.000 habitants le seuil des communes à partir desquelles les préfets étaient appelés à procéder à une attribution des couleurs politiques aux listes des candidats. Autrement dit, les candidats des petites communes n'auraient pas été répertoriés en fonction de leur couleur politique.

Christophe Castaner a annoncé vendredi que la circulaire serait "modifiée" pour satisfaire le Conseil d'État. En attendant, Damien Abad, président du groupe Les Républicains (LR) à l'Assemblée Nationale, a estimé sur Europe 1 vendredi que la décision du Conseil d'Etat était "juste et absolument nécessaire parce que c'est une victoire de la démocratie, de l'Etat de droit mais aussi de la France des territoires". 

 

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"C'est un camouflet pour le gouvernement"

Cette circulaire avait été vivement critiquée par les oppositions qui dénonçaient une magouille politique pour masquer une défaite de LREM. Six recours avaient été déposés car les communes de moins de 9.000 habitants représentent plus de 95% des villes françaises et plus d'un électeur sur deux. Cela veut dire que seulement 3% des communes auraient été comptabilisées, soit les villes où LREM a obtenu ses meilleurs scores lors de ses précédents scrutins, comme le relevaient l'opposition et de nombreux observateurs politiques. "C'était clairement une volonté de tripatouillage électoral, [...] de supercherie politique derrière et une volonté de masquer un petit peu des résultats électoraux qui ne seraient pas forcément favorables à la France macroniste", a dénoncé Damien Abad. 

Le Conseil d'Etat a suspendu trois dispositions de la circulaire, ce qui satisfait le président du groupe LR à l'Assemblée Nationale "sur tous les points". Une décision qui résonne comme un nouveau tacle des Sages du Palais Royal, trois semaines après leur autre avis très critique sur le projet de réforme des retraites, son financement et le recours aux ordonnances. "C'est un camouflet pour le gouvernement qui se croit trop souvent au-dessus des institutions, du Conseil d'Etat et du parlement et qui, aujourd'hui, est sanctionné sévèrement par le Conseil d'Etat", a réagi Damien Abad.