Baisse des APL : le gouvernement attend 140 millions d'euros d'économies

CAF allocations
Les APL concernent 2,6 millions de foyers. © PHILIPPE HUGUEN / AFP
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Mélanie Nunes, édité par C.L. , modifié à
La réduction de cinq euros par mois du montant des APL permettrait d'économiser 140 millions d'euros par an à l'État, sur les 18 milliards que coûte ce dispositif.

Le gouvernement a annoncé samedi une baisse des APL à partir du mois d'octobre, pour tous les bénéficiaires. Les aides personnalisées au logement seront réduites de cinq euros par mois et par foyer. Les aides au logement favoriseraient la flambée des prix de l'immobilier, selon le gouvernement.

"Les APL finissent par bénéficier au propriétaire". Jean-Noël Barrot, député de La République en marche! des Yvelines l'affirme : "quand on donne un euro d'APL à un foyer, entre 50 et 70 centimes partent dans des hausses de loyer". "Effectivement, les APL conduisent à des augmentations de loyer et donc, au lieu de bénéficier au locataire, elles finissent par bénéficier au propriétaire. Il faut repenser cette politique du logement pour qu'elle puisse atteindre son objectif", explique le député. Aujourd'hui, en France, 2,6 millions de foyer bénéficient des APL, dont 800.000 étudiants. En moyenne cette aide est de 220 euros par mois. 

"On prépare un impôt de l'Ancien Régime". Cette mesure pourrait faire économiser au gouvernement 140 millions euros. C'est peu quand on sait que ce dispositif coûte 18 milliards chaque année à l'État. Depuis cette annonce, beaucoup d'opposants politiques sont vent debout contre la réforme, comme Adrien Quattenens, député de la France Insoumise : "le gouvernement prépare presque un impôt de l'Ancien Régime. On prend aux personnes qui sont le plus dans le besoin. Cinq euros par mois, on a l'impression que c'est une manière de tester la réactivité de la population. 'On vous prend cinq euros et puis on mesure pour voir si on peut vous prendre plus après'", tance-t-il.

L'économie réalisée permettrait de financer la construction de logements sociaux, a expliqué le gouvernement. Et pour justifier son geste, il indique que cette baisse avait été "actée par le précédent quinquennat, et intégrée dans les calculs budgétaires".