Eric Woerth, ancien ministre du Budget de Nicolas Sarkozy, était mardi l'invité politique d'Europe 1 2:11
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Romain David , modifié à
Invité mardi de la matinale d'Europe 1, le député LR de l'Oise Éric Woerth espère qu'un second procès permette à François Fillon, qui entend faire appel de sa condamnation à cinq ans de prison, dont deux ferme, dans l'affaire des emplois fictifs de son épouse, de se défendre avec davantage de "sérénité".
INTERVIEW

François Fillon a été condamné lundi à cinq ans de prison, dont deux ferme, dans l'affaire des emplois fictifs de son épouse, qui écope elle-même de trois ans de prison avec sursis. "Il y a une ambiance extraordinaire autour de ce dossier," a réagi mardi au micro d’Europe 1 le député de l’Oise Éric Woerth, qui regrette "une précipitation de l’institution judiciaire pour mettre en examen François Fillon à la vitesse de la lumière."

Le tribunal correctionnel a doublé cette condamnation d'une amende de 375.000 euros et d'une peine d'inéligibilité de dix ans. Marc Joulaud, ancien suppléant de François Fillon dans la Sarthe, a également été condamné à trois ans de prison avec sursis et 20.000 euros d’amende dans cette affaire. Par ailleurs, les époux Fillon et leur co-prévenu sont tenus de rembourser plus d'un million d'euros à l'Assemblée nationale, en compensation des salaires d'attachée parlementaire versés à Penelope Fillon entre 1998 et 2013. L'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy a aussitôt fait savoir, par la voix de son avocat, qu'il entendait faire appel.

"J’espère qu’en appel le procès sera plus serein"

Pour Éric Woerth, le candidat malheureux à la présidentielle paye son "imprudence", même s’il rappelle que "François Fillon est toujours présumé innocent." Et d'ajouter : "Il faudrait que dans notre société où la judiciarisation est de plus en plus forte, de façon symétrique, parallèle, on fasse augmenter la valeur de la présomption d’innocence."

"J’espère qu’en appel le procès sera plus serein, que l’on regardera les faits moins totalement à charge", conclut Éric Woerth.