Voiture autonome : on pourra "ranger le volant pour jouer aux cartes"

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Europe 1

Jean-Louis Frechin, designer spécialisé dans l'innovation et la culture du produit, était l'invité de "C'est arrivé cette semaine", samedi matin, à l'occasion de la tenue du 86ème Salon international de l'automobile, à Genève.

C'est la vedette du 86ème Salon international de l'automobile, à Genève : la voiture autonome. "C'est une voiture qui va se substituer à la conduite par un humain pour se déplacer", explique Jean-Louis Frechin, designer spécialisé dans l'innovation et la culture du produit. Le directeur de l'agence Nodesign était l'invité de "C'est arrivé cette semaine", samedi matin, pour aborder cette révolution technologique qui pourrait, d'ici l'horizon 2020, circuler de plus en plus sur nos routes. 

Ranger le volant pour jouer aux cartes. "Une voiture, c'est déjà un ordinateur, avec quatre roues, avec des capteurs. Et on va donner de plus en plus de pouvoir à ces capteurs pour conduire en partie tout seul", développe Jean-Louis Frechin, qui compare avec les Airbus pour lequel cette autonomie existe déjà. Certes, "l’intérêt d'une voiture autonome est de faire voyager les gens, mais aussi de les faire rêver", souligne le designer. "Parce que pour acheter ou utiliser un produit, il faut que les gens se sentent concernés par ce produit". Avec l'arrivée de véhicules sans conducteur, "l'habitacle va changer".

Par exemple, le volant deviendra un simple accessoire pour le passager du véhicule. "Quand on n'a pas à s'en servir, on peut le ranger, le déplacer, pour jouer aux cartes, pour s'amuser avec ses enfants derrière, sans regarder la route", imagine Jean-Louis Frechin. "Puisqu'on ne conduit plus, qu'est-ce qu'on va faire quand on part dans le Sud sur l'A6 ?", interroge-t-il. Pour le designer, les conducteurs n'ont pas encore les "programmes de vie" adaptés aux nouvelles libertés que vont offrir ce type de véhicules. Toutefois, s'ils permettent de se dégager en partie de l'attention portée à la route et du volant, ces sont des "véhicules qui nous aident, mais ne nous excluent pas du plaisir de voyager et d'avoir un objet de liberté", insiste Jean-Louis Frechin.

Quelle responsabilité en cas d'accident en voiture autonome ? Mais, si aujourd'hui, certaines voitures se garent déjà toutes seules, il faut et faudra toujours qu'un conducteur "puisse, avec son libre-arbitre, prendre une décision en urgence", avertit Jean-Louis Frechin. Car cette révolution technologique pose d'abord la question de la responsabilité. Les derniers freins aujourd'hui, ne sont pas d'ailleurs pas tant technologiques que "législatifs", avance cet architecte.

Et l'un de ces freins majeurs, c'est le code la route. "C'est un vrai élément de guerre économique", insiste Jean-Louis Frechin, qui pointe la lenteur de l'Europe face à l'enthousiasme des Etats-Unis sur le sujet. "Il faut aller vite de ce côté-là, ce sont deux axes principaux : le premier, c'est redéfinir ce qu'est le code de la route, où un conducteur doit regarder la route et avoir les mains sur le volant", précise-t-il. Enfin, le deuxième champ d'action, "très compliqué", "c'est l'assurance". Et alors que la voiture autonome de Googlea eu son premier accident il y a à peine une semaine, le directeur de Nodesign questionne : "Comment va-ton assurer un refus de priorité à droite par un robot face à un autre robot ?"   

>> Retrouvez l'intégrale de l'émission de David Abiker, "C'est arrivé cette semaine", en cliquant ici