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Virginie Riva, édité par Solène Leroux , modifié à
Après deux ans et demi d'enquête, la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Église (Ciase) doit rendre son rapport final mardi prochain. D'après un premier bilan, 10.000 personnes ont été victimes de prêtres pédocriminels depuis les années 1950 en France. Avant la remise de l'enquête, l'Église souhaite prendre les devants auprès de sa communauté.

Un rapport très attendu. L'enquête sur les abus sexuels dans l'Église catholique sera rendue publique mardi prochain par la commission Sauvé. Les fidèles en redoutent les conclusions. Après plus de 6.500 témoignages recueillis et deux ans et demi d'instruction, le chiffre des 10.000 victimes révélé en mars dernier va certainement être dépassé. Les autorités ecclésiastiques veulent donc prendre les devants : dans toutes les paroisses du pays ce dimanche, il y aura ainsi un temps de prière dédié et la lecture d'une lettre sur le rapport Sauvé.

Un moyen pour l'Église de rappeler l'existence de cette enquête aux catholiques qui l'ont oublié, ou à ceux fatigués d'entendre parler de pédocriminalité.

La commission Sauvé risque de provoquer un choc. En prévision, les évêques ont bien tenté de sensibiliser les fidèles cet été avec une lettre, mais elle n'a pas été beaucoup lue. L'Église souhaite donc que l'on prie pour les victimes ce dimanche dans toutes les paroisses françaises. Chaque prêtre pourra, s'il le souhaite, parler du sujet à la fin de la messe.

L'Église commanditaire du rapport

Ce temps dédié doit permettre "de prier pour les personnes victimes qui ont subi des violences et agressions sexuelles dans l'Église", explique le père Hugues de Woillemont, porte-parole de la Conférence des évêques de France. "C'est aussi pour nous préparer à recevoir ce rapport avec humilité, détermination et beaucoup de compassion. Ce rapport aidera à ce que l'Église continue à être une maison sûre", assure-t-il au micro d'Europe 1.

Dans le texte qui sera lu dimanche, les prêtres veulent rappeler que l'Église est commanditaire de l'enquête. Elle souhaite également rappeler ce qu'elle a fait en matière de lutte contre la pédocriminalité. Enfin, le texte parle de la remise de ce rapport comme d'une épreuve de vérité, d'un moment rude et grave.