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A.D , modifié à
Le philosophe vient de sortir l'essai, "Un racisme imaginaire, islamophobie et culpabilité", dans lequel il regrette qu'aucune critique de l'islam ne soit possible.
INTERVIEW

L'essayiste Pascal Bruckner livre son nouveau combat dans l'ouvrage Un racisme imaginaire, islamophobie et culpabilité. Le philosophe s'insurge contre le politiquement correct qui interdit selon lui toute critique de l'islam sous peine d'être taxé d'islamophobe. Il a expliqué son propos dimanche dans l'émission Il n'y a pas qu'une vie dans la vie.

"On ne peut pas poser un certain nombre de problèmes". "Le politiquement correct est très puissant. C’est la gauche, ou ce qu’il en reste, qui véhicule ce politiquement correct. Plus que la pensée unique, c’est ce politiquement correct que je trouve affligeant. Et qui fait qu’on ne peut pas poser un certain nombre de problèmes sur la table sans être aussitôt fusillé par tous les chiens de garde d’une certaine presse qui vous ramène immédiatement dans les clous", s'emporte Pascal Bruckner. Sa colère est posée. Il explique que son dernier livre est le fruit d'un travail de deux ans pour mettre en forme "une réflexion" qu'il a eu il y a plus de dix ans.

"Si vous faites une couverture sur Mahomet...". En substance, il affirme que depuis 35 ans, le terme islamophobie anéantit toute critique envers l’islam. "Aujourd’hui, en France, vous avez le droit de bouffer du curé, du rabbin, vous pouvez vous moquer de Jésus, de Moïse, du dalaï-lama, de Dieu, des prophètes. Mais si vous faites une couverture sur Mahomet, toute la gauche bien-pensante vous traite de raciste en disant que vous stigmatisez une religion opprimée. Or une religion qui embrasse 1,5 milliard d’hommes ne me paraît pas synonyme d’oppression. C’est contre cet amalgame (...) que j’ai écrit ce livre qui a suscité un certain nombre de fureurs", se justifie-t-il. 

Censure. Le mot d'islamophobie est selon lui "un instrument de pression sur les esprits libres", une manière de "couper la langue à ceux qui voudraient dire des choses différentes de que ce qu'on entend en permanence. Le philosophe y voit deux conséquences : "C’est une manière de censurer deux types de public. Le premier ce sont les Occidentaux, coupables de tous les crimes : colonialisme, esclavage, impérialisme... on connaît la litanie", ironise-t-il. "Mais surtout, c’est une manière de censurer les musulmans réformateurs, libéraux, éclairés, qui veulent réformer leur religion."