Le besoin de transports la nuit "pas avéré" en Île-de-France

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Selon ce rapport, plus de transports la nuit gênerait les chantiers nocturnes du métro et du RER. Image d'illustration. © JACQUES DEMARTHON / AFP
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Selon une étude dévoilée vendredi, développer les transports en commun la nuit en Île-de-France représenterait une gêne importante pour les chantiers de rénovation.

Le besoin d'une prolongation des horaires des transports en commun par trains, métros et RER la nuit en Île-de-France n'est pas avéré, selon une étude commandée par le Syndicat des Transports d’Île-de-France (STIF) dévoilé vendredi.

Une prolongation aux effets limités. "Les pratiques de mobilité des Franciliens la nuit (entre 21h et 6h) ne traduisent pas un besoin de transports en commun lourds (trains, métros, RER) toute la nuit. Les besoins de déplacement baissent considérablement après minuit", souligne l'étude, menée par le cabinet de conseil Alenium, en se basant sur l'Enquête Globale Transport datant de 2010, qui a interrogé 18.000 résidents dans la région. Les déplacements nocturnes ne représentent que 5% à 9% du volume en un jour, selon cette étude. Certes la prolongation de l'ouverture du métro d'une heure en 2006 a doublé la fréquentation après minuit, mais on constate un lissage de la fréquentation durant les dernières heures.

Gênant pour les chantiers nocturnes. L'étude relaie également les réticences de la RATP et de la SNCF en raison des chantiers du train et du RER : "toute augmentation d'offre la nuit, à moyen terme, serait fortement contrainte en raison du plan de modernisation sans précédent engagé sur le réseau". Concernant le métro, la RATP, citée par l'étude, estime qu'une prolongation du trafic sera "complexe à initier sans fortement dégrader la qualité des services actuels", évoquant "plus de 400 chantiers par nuit en moyenne". Londres a lancé cet été le service continu de son métro le week-end. Mais l'étude souligne que la capitale britannique ferme son réseau plus tôt que Paris, permettant de faire en semaine les travaux nécessaires.

Développer le Noctilien, une solution. Pour ce qui est du coût, faire fonctionner le métro 24h/24 sur toutes les lignes, y compris les week-ends et veilles de jours fériés, représenterait "100 millions d'euros ou plus" par an, hors impact sur la maintenance. L'enquête préconise plutôt le développement du réseau Noctilien de bus de nuit qui pourrait tout de même coûter entre 10 et 50 millions d'euros par an.