Les quais de la Garonne ont été fermés dans le centre-ville de Toulouse jusqu'à nouvel ordre (illustration). 2:54
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Séverine Mermilliod , modifié à
La préfecture de Haute-Garonne a décidé de fermer certains lieux en bord de Garonne à partir de dimanche. En cause : des attroupements importants ces derniers jours ayant conduit à des manquements aux mesures sanitaires. Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse, a défendu la mesure sur Europe 1.
INTERVIEW

À Toulouse, comme à Paris avec la Seine, les quais de la Garonne ont été largement investis samedi en raison de la météo. Trop, même, en période de crise sanitaire, puisque depuis dimanche matin les berges ont été fermées dans le centre-ville. Une annonce qui passe mal auprès de certains habitants rencontrés par Europe 1. Jean-Luc Moudenc, maire LR de Toulouse, s'est défendu sur notre antenne dimanche midi. Selon lui, cette mesure a été prise après avoir tenté, sans succès, de faire appliquer les gestes barrières et le port du masque dans la journée de samedi.

"La plupart des gens ont refusé de mettre le masque"

"L'accès est interdit, avec des vigiles à l'entrée sur tous les accès. Je trouve ça aberrant, surtout que dans un créneau d'une grosse demi-journée, il ne se passe rien à ces endroits là, au contraire !" a déploré Vincent, un habitant. "Là c'est du jour au lendemain on ferme tout à tout le monde. C'est brut de décoffrage et je pense qu'un peu de pédagogie, voire une présence policière sur les berges et pas juste en hauteur, en mode observation, aurait été tout aussi pertinente", a-t-il estimé.

Invité du journal de la mi-journée dimanche sur Europe 1, Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse, lui répond "que la méthode qu'il préconise" a déjà été "mise en œuvre samedi avec le préfet". "On a constaté que depuis quelques jours, des centaines de Toulousains étaient agglutinés - évidemment avec le soleil, on les comprend - sur les bords de la Garonne, la plupart sans masque. Donc on a essayé avec le préfet une première tentative toute la journée de samedi consistant à bloquer l'accès aux berges et à envoyer des équipages de police, qui ont expliqué et demandé de rétablir les gestes barrières", souligne le maire.

Or selon lui, les résultats n'ont pas été concluants. "En fin de journée, tous les retours qu'on avait des équipages de police concordaient et la plupart des gens ont refusé de mettre le masque et d'être à distance. Le préfet et moi avons donc dû prendre une décision qui n'est pas agréable à prendre."

Décision que l'édile justifie en outre par la nécessité d'éviter un reconfinement local. "Je n'ai pas envie que, dans quelques temps, on soit confiné totalement tous les week-ends, comme c'est le cas à Nice ou à Dunkerque. Donc on ferme les quais parce qu'on veut éviter de fermer la ville." D'après Jean-Luc Moudenc, le taux d'incidence, l'un des nombreux indices qui permettent de mesurer la progression de l'épidémie, augmente à Toulouse : "Il est tout précisément à 261, alors que normalement, il faudrait qu'il soit à 50. Donc on est dans une période de danger."

Fermeture jusqu'au 8 mars, la liste des lieux pourra évoluer

"Évidemment, ce n'est pas agréable. Avec le beau temps, toutes les contraintes que l'on vit, je comprends qu'on ait envie de sortir, de voir des amis, d'aller dans des endroits agréables que nous avons aménagé", compatis finalement le maire. "Mais j'aurais préféré que les gens y aillent, en profitent, mais en se protégeant et avec une discipline que malheureusement, ceux qui étaient là ces jours-ci n'ont pas voulu observer."

La fermeture des quais devrait être appliquée "jusqu'au lundi 8 mars 2021 à 00h00" sauf changement. Parmi les lieux concernés figurent les berges de la Garonne situées en contrebas de la place Saint-Pierre, du quai Saint-Pierre, du quai Lucien Lombard, du quai de la Daurade, du quai de Tounis et correspondant à la promenade Henri Martin, ainsi que la place de la Daurade, la prairie des Filtres, le quai de l'Exil Républicain Espagnol. "La liste des lieux concernés par l’obligation pourra être actualisée en fonction de l’évolution de la situation sanitaire", font savoir la préfecture et la mairie dans un communiqué.