Il y a trois mois, Jonathann Daval s'affichait, la mine défaite, le visage secoué de sanglots. Soutenu par ses beaux-parents, il avançait en tête de cortège, lors de la marche blanche organisée en hommage à son épouse Alexia, dont le corps avait été découvert, le 30 octobre. Mais mardi soir, le coup de massue est tombé. Au deuxième jour de sa garde à vue, le mari éploré a avoué avoir étranglé Alexia, après une violente dispute conjugale. Il a été mis en examen pour meurtre sur conjoint.
"On s'attendait à un détraqué". À Gray, où les habitants vivent depuis trois mois sous le poids de cette affaire, la sidération est immense. Quelques minutes après les aveux du gendre, le rideau de la brasserie des parents d'Alexia tombe lourdement, comme pour s'isoler de l'onde de choc ressentie dans toute la ville. Micheline peine à y croire. Cette boulangère connaît bien la mère d'Alexia. "C'est terrible. On est abasourdis. On s'attendait à un détraqué, mais là, on tombe de haut", s'émeut-elle au micro d'Europe 1, mercredi matin.
À la marche blanche, "il se forçait". Comme beaucoup d'autres habitants, Micheline se sent désormais trahie. André, lui, se souvient de ses doutes pendant la marche blanche. "Il n'était pas sincère, il se forçait. Je n'aurais jamais pensé qu'il ait pu faire ça. Maintenant, on sait. Il faut qu'ils le condamnent", tranche-t-il. Beaucoup se sentent aussi soulagés. Après trois mois de doutes, de rumeurs et d'angoisse, ils entrevoient enfin une issue au drame.
Quand Jonathann Daval pleurait Alexia "son oxygène" :