Les limites des "radars embarqués"

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Frédéric Frangeul , modifié à
A bord de voitures banalisées, ils entreront en service le 15 mars. Et sont déjà critiqués.

L’INFO. Dévoilés jeudi, les premiers radars mobiles "nouvelle génération" feront leur apparition sur les routes dans une quinzaine de jours. Embarqués à bord d'un véhicule banalisé, ils permettront de photographier, sans flash et en roulant, tous les véhicules en grand excès de vitesse. Mais, avant même leur mise en place, les premières critiques se font jour quant à leur efficacité.

Un champ d’action limité. Ce nouveau type de radar, dont 300 exemplaires seront déployés sur les routes au cours des trois prochaines années, ne peuvent pas être utilisés n'importe où, n'importe comment. Tout d’abord, en raison d’une marge technique supérieure à celle des anciens radars, ne seront pris en compte par ces nouveaux radars que les véhicules dépassant la voiture de police banalisée avec un écart de vitesse supérieur à 20 km/h. Ce qui signifie qu’il ne prendra en compte que les gros excès de vitesse.

L’antenne radar du dispositif, dissimulée sous la plaque d’immatriculation, est orientée de telle sorte que sa portée ne peut excéder un angle de 20° avec le véhicule qu’elle contrôle. Sous peine de ne pas pouvoir mesurer la vitesse de la voiture.

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Pour quelle efficacité ? Pour Me Jean-Baptiste Le Dall, avocat spécialisé dans le droit automobile, la mise en place de ces nouveaux radars s’apparente à "un effet d’annonce". "On a déjà eu ce type de radar par le passé et ils ne se sont pas révélés concluants", relève-t-il. "Une nouvelle fois, on exploite la piste de la répression de la vitesse et on ne s’attaque pas aux causes principales de la mortalité sur les routes, à savoir l’alcool ou les stupéfiants", déplore-t-il auprès d’Europe1.fr.

"De plus, l’immense majorité des excès de vitesse aujourd’hui verbalisés concerne de dépassements de l’ordre de 10km/h sur la vitesse autorisée", poursuit-il. "Ces dépassements-là ne seront pas pris en compte par les nouveaux radars, qui, en conséquence, auront une portée limitée".

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Toujours plus de contestations ? Comme la quasi-totalité des autres modèles installés sur le bord des routes, les radars de nouvelle génération "flashent" les véhicules en fraude par l’arrière. S’ils permettent d’intercepter les motards qui disposent seulement d’une plaque d’immatriculation à l’arrière, ils rendent l’identification du conducteur compliquée.

Les contestations, qui s’étaient montées à 100.000 pour la seule année 2012, ne devraient donc pas diminuer avec les nouveaux radars. Pour Me Le Dall, "il y aura toujours la possibilité pour le contrevenant de dire qu’il n’était pas au volant et d’entamer une procédure de contestation". Qui peut aboutir à une amende majorée mais n’entraîne pas de retrait de points sur le permis.