Glyphosate : l'Anses a reçu 70 demandes d'autorisations de mise sur le marché et étudiera les alternatives

La France s'est engagée à sortir du glyphosate d'ici 2021.
La France s'est engagée à sortir du glyphosate d'ici 2021. © PHILIPPE HUGUEN / AFP
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avec AFP
Les demandes pourraient cependant buter sur "des évaluations de plus en plus exigeantes", comme l'a indiqué l'Agence de sécurité sanitaire, vendredi.

Près de 70 produits contenant du glyphosate font l'objet d'une demande d'autorisation de mise sur le marché français, a indiqué vendredi l'Agence de sécurité sanitaire (Anses), dont les avis prendront en compte l'existence ou non d'alternatives disponibles à ce désherbant.

Onze demandes d'autorisations nouvelles. À la suite de la réhomologation du glyphosate pour cinq ans, décidée par l'UE fin 2017, l'Anses a reçu 58 dossiers en vue d'une réautorisation et 11 demandes d'autorisations nouvelles. En revanche, 132 préparations n'ont pas fait l'objet de demande de renouvellement et l'Agence vient de notifier aux industriels concernés la fin de leurs AMM (délai maximal d'utilisation fixé au 15 juin 2019).

Des critères d'évaluation "renforcés". L'étude de chaque dossier comprendra une première étape, traditionnelle, d'évaluation de la toxicité du produit (absence de "risques inacceptables" - doses et seuils de sécurité définis au niveau européen - pour les manipulateurs, les riverains, l'environnement…). Et "il est fort possible qu'une part des produits ne passent pas cette étape car les évaluations sont de plus en plus exigeantes", explique Françoise Weber, directrice générale déléguée en charge des produits réglementés. "Depuis les premières autorisations de mise sur le marché, la science a progressé et les critères d'évaluation se sont renforcés".

Les moyens alternatifs privilégiés. La France s'étant engagée à sortir du glyphosate d'ici à 2021, il y aura aussi une 2ème étape dans l'évaluation, l'Anses regardant si pour chaque usage il existe une alternative non chimique ou de biocontrôle. "Ce ne sera alors pas une autorisation par produit, mais usage par usage", explique Françoise Weber, ajoutant que l'Anses aura recours notamment à l'expertise de l'Inra : "Par exemple on n'autorisera pas un usage pour la vigne s'il existe un moyen alternatif de désherber".