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Protoxyde d'azote : quels sont les effets de ce gaz hilarant, à l'origine de plusieurs accidents de la route ?

Alexandre Dalifard . 2 min
Après inhalation, le protoxyde d’azote provoque des réactions euphorisantes, comme "rires incontrôlés, sensation d’ébriété, distorsions auditives ou visuelles".
Après inhalation, le protoxyde d’azote provoque des réactions euphorisantes, comme "rires incontrôlés, sensation d’ébriété, distorsions auditives ou visuelles". AFP / © Pat Batard / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Après un grave accident de la route, où trois jeunes hommes ont perdu la vie à Alès, dans le Gard, des capsules de protoxyde d'azote ont été retrouvées dans la voiture des victimes. Très populaire chez les adolescents et les jeunes adultes, ce gaz hilarant est devenu un véritable fléau. Et ses effets sont dévastateurs.

Un véritable fléau. Dans la nuit de mardi à mercredi à Alès, dans le Gard, trois jeunes ont perdu la vie dans un grave accident de la route. Le véhicule dans lequel les victimes étaient présentes a raté un virage et fini sa course dans la piscine d’un pavillon. Âgés de seulement 14, 15 et 19 ans, les trois jeunes garçons sont décédés "a priori par noyade", a précisé le procureur d’Alès, Abdelkrim Grini.

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Selon les premiers éléments de l’enquête, l’adolescent de 14 ans était au volant du véhicule et des capsules de protoxyde d’azote ont été retrouvées à l’intérieur de la voiture, a révélé une source policière auprès de CNews. Ce gaz hilarant, consommé principalement par les adolescents et les jeunes adultes, est devenu un véritable sujet de santé publique. Mais alors, quels sont concrètement les dangers et les effets du protoxyde d’azote, également appelé "proto" ?

De graves complications neurologiques

D’une part, la forte consommation de cette substance peut engendrer de graves complications, notamment neurologiques. Selon Santé publique France, cela peut entraîner des "troubles sensitifs, des engourdissements, des faiblesses musculaires, voire une perte de la capacité à marcher".

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Mais l’usage détourné du protoxyde d’azote provoque aussi des problèmes cardiovasculaires, avec un risque de formation de caillots sanguins, "susceptible de conduire au décès en cas d’embolie pulmonaire". L’agence nationale de santé publique alerte également sur les dangers psychiatriques. Des hallucinations, épisodes délirants ou même troubles de l’humeur peuvent survenir lors d’une consommation excessive du "proto".

Des effets de courte durée aux conséquences dramatiques

Qu’en est-il des effets ? Ce gaz hilarant est consommé "de façon détournée à partir d’aérosols, de capsules de chantilly ou de ballons", explique dans un premier temps l’Agence régionale de Santé Île-de-France. Selon l’ARS, après inhalation, le protoxyde d’azote provoque des réactions euphorisantes, comme "rires incontrôlés, sensation d’ébriété, distorsions auditives ou visuelles".

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Mais un usager peut aussi perdre connaissance après la consommation des cartouches de "proto". Face à cela, Santé publique France met en garde : "conduire un véhicule après en avoir consommé, qu’il s’agisse d’une voiture, d’un vélo ou même d’une trottinette, peut être à l’origine d’accidents graves, voire mortels".

Une consommation difficile à encadrer

En revanche, les effets sont de courte durée. Ce qui pose problème auprès des forces de l’ordre puisqu’il est indétectable lors des contrôles. Le protoxyde d'azote n’est d’ailleurs pas classé comme stupéfiant. Malgré plusieurs accidents mortels, comme Mathis, un étudiant de 19 ans renversé par un automobiliste qui fuyait les forces de l'ordre après avoir consommé ce gaz hilarant, les autorités peinent à se saisir du sujet.

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Un phénomène inquiétant puisque la consommation du "proto" ne cesse de grimper auprès des jeunes. D’après les données du Baromètre de Santé publique France, "en 2022 14 % des 18-24 ans l’avaient déjà expérimenté et plus de 3 % déclaraient en avoir consommé au cours de l’année".