Alzheimer : combien faut-il de pas quotidiens pour faire reculer le risque de développer la pathologie ?
Véritable fléau, très redoutée des personnes âgées, la maladie d’Alzheimer touche 900.000 personnes en France. Une récente étude s’est penchée sur le sujet, suggérant qu’une activité physique modérée suffirait à ralentir la progression de la maladie.
Marcher pour prévenir. Selon une récente étude américaine, menée sur une durée de 14 ans par des chercheurs du Massachusetts General Hospital et de la Harvard Medical School, ralentir les effets biologiques de la maladie d’Alzheimer passerait simplement par le fait de marcher davantage.
La recherche suggère que, chez les personnes âgées pas encore touchées par la maladie, mais présentant déjà certains signes précurseurs, une activité physique modérée suffirait à limiter la progression des dépôts de tau, une protéine impliquée dans la dégradation neuronale.
Anticiper dès les premiers signes
Il aura fallu déployer les grands moyens pour cette étude de longue haleine : nombre de pas mesurés par podomètre, imageries cérébrales, évaluations cognitives régulières… Au total, 296 individus ont subi une batterie d’analyses poussées avant de pouvoir en tirer des conclusions tangibles.
Avant l’apparition des premiers troubles, la maladie d’Alzheimer agit silencieusement, et ce, pendant des décennies dans certains cas. Ainsi, chez les personnes vulnérables, certaines protéines nocives commencent à s’accumuler entre les neurones à partir de la quarantaine, sans pour autant laisser transparaître le moindre symptôme.
Néanmoins, c’est ce processus qui lance le début du déclin cognitif. En revanche, cette phase dite "préclinique" ne constitue pas une fin en soi. C’est au contraire au cours de cette période que la variable activité physique s’impose comme centrale dans la prévention de la maladie d’Alzheimer.
L'activité physique : des effets plus favorables qu'on ne le pense
Basée sur un principe de dose-réponse, l'étude a ainsi permis de mesurer en quoi le nombre de pas quotidiens pouvait bousculer la progression de la pathologie. De ce fait, les résultats se décomposent en quatre niveaux d'activité physique, des moins bénéfiques aux plus efficaces : sédentaire (moins de 3.000 pas par jour), faible (3.001 à 5.000), modérée (5.001 à 7.500), et élevée (plus de 7.500).
En clair, les personnes sédentaires constatent une baisse de leur score cognitif de 2,5 points en 9 ans. À titre de comparaison, celles considérées comme élevées ont limité cette baisse à 1,1 point, soit un déclin cognitif qui a chuté de 54%. Ainsi, les données observées suggèrent qu'une activité physique modérée serait suffisante à ralentir la progression de la maladie. 40 à 60 minutes de marche par jour seraient suffisamment efficaces, surtout chez les personnes à risque élevé.
Auteur de l'étude, le Dr Jasmeet Chhatwal, neurologue de l'université d'Harvard, souligne que "les facteurs liés au mode de vie semblent avoir un impact sur les premiers stades de la maladie d'Alzheimer, ce qui suggère que des changements de mode de vie pourraient ralentir l'apparition des symptômes cognitifs si nous agissons tôt".
De manière générale, le facteur principal de risque de la maladie d'Alzheimer est l'âge, mais le facteur génétique n'est pas à négliger pour autant. La petite taille est également citée comme une caractéristique liée à un risque plus élevé de contracter la maladie.