Qu'est-ce que la dermatose nodulaire contagieuse, cette maladie bovine au cœur de la colère du monde agricole ?
Cette maladie, qui a conduit à l'abattage de bovins au grand dam des agriculteurs concernés, peut avoir d'importants impacts sur la production, mais n'est pas transmissible à l'homme. Elle est transmissible par piqûres d'insectes qui se nourrissent du sang de leurs proies, comme des moustiques.
Elle est au cœur d'un début de colère agricole qui a tourné à l'affrontement jeudi soir. La dermatose nodulaire contagieuse, une maladie qui touche les bovins et peut avoir d'importants impacts sur leur santé et la production, a conduit à l'abattage de plus de 200 vaches à Bordes-sur-Arize (Ariège) jeudi soir malgré l'opposition de 500 agriculteurs. Des heurts ont même éclaté avec les forces de l'ordre, les exploitants jugeant la méthode trop brutale et surtout inefficace.
Conséquences sanitaires et économiques
La dermatose nodulaire contagieuse est une maladie virale touchant les bovins, les buffles et les zébus. Transmissible par piqûres d'insectes hématophages - c'est-à-dire se nourrissant du sang de leurs proies - comme les moustiques, les tiques et certaines mouches, ses "foyers apparaissent généralement aux périodes de pullulation des insectes" selon le ministère de l'Agriculture.
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Ses réactions peuvent être nombreuses, graves voire mortelles. Si généralement, les bovins souffrent de fortes fièvres et présentent des nodules sur la peau, ils peuvent également être victimes "d'anorexie, de larmoiements, de jetage et d'une chute brutale de lactation". Les humains en sont, en revanche, préservés.
Des effets qui ont pour conséquence d'amaigrir les bêtes et de possiblement les rendre moins fécondes, au grand dam des producteurs. Effectivement, en plus des pertes enregistrées en productions lactées, le cuir des bêtes perd aussi grandement en qualité.
Intransmissible sur l'homme
Selon un communiqué publié sur son site Internet, le ministère de l'Agriculture assurait en juin dernier que "conformément au droit européen qui impose l’éradication de cette maladie, par arrêté préfectoral de déclaration de l’infection, le foyer sera dépeuplé afin d’éviter que cette maladie ne s’installe et ne se dissémine". C'est précisément la stratégie à adopter face à la maladie qui est aujourd'hui au cœur des débats. Faut-il abattre tout le cheptel lorsqu'un cas est détecté ou bien opter pour la vaccination quitte à provoquer un effondrement des prix et des exportations vers l'étranger ? Une question loin d'être tranchée dans le monde agricole.
Les instances sanitaires rappellent tout de même que cette maladie virale n'est pas transmissible aux autres espèces animales, comme les ovins ou les caprins, ni à l'homme. Il est donc impossible d'être touché, même en ayant été piqué par un insecte porteur de la maladie, en ayant consommé de la viande infectée ou en ayant été en contact avec un bovin malade.
La DNC est essentiellement présente en Afrique subsaharienne, du Nord et en Asie. Arrivée en Europe au début des années 2010, elle a été repérée pour la première fois en Italie le 22 juin dernier.