Apnée du sommeil : fatigue, augmentation du risque cardiaque... Quels sont les dangers pour la santé ?
On estime que 10% de la population mondiale souffre de ce syndrome qui se manifeste chez l'adulte par des interruptions ou une réduction de la respiration, accompagnées de micro-réveils permanents. Une pathologie à ne pas prendre à la légère, tant elle influe négativement sur la qualité de vie.
C'est une pathologie dont souffre près d'un tiers des adultes de plus de 65 ans. Le syndrome d’apnées-hypopnées obstructives du sommeil (ou Sahos), plus communément appelé apnée du sommeil, est défini par "des fermetures répétées du pharynx au cours du sommeil", comme l'explique l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm).
Un patient atteint subit ainsi une diminution, allant souvent jusqu'à une interruption, de sa respiration pendant son sommeil. Encore peu traitée à l'échelle de la population, l'apnée du sommeil dégrade fortement la qualité de vie et augmente fortement le risque de mortalité avec l'âge.
Les symptômes révélateurs
Plusieurs indications permettent de révéler, à la fois la nuit et le jour, si vous en êtes victimes. L'Assurance maladie cite une demi-douzaine de symptômes.
Tout d'abord, un ronflement est observé dans 95% des cas, souvent de manière intense et sur une longue durée. De même, l'entourage constate des pauses ou arrêts respiratoires, ainsi qu'un sommeil agité avec des réveils en sursaut ou des micro-éveils à répétition. "Des cauchemars sur des thèmes d'asphyxie, de chute ou de mort imminente parfois des insomnies sont présents. Le sommeil est perçu comme non-réparateur", est-il ainsi précisé.
Enfin, l'individu est sujet à des troubles nocturnes associés à l'apnée du sommeil, avec un besoin d'uriner plusieurs fois dans la nuit, entravant un sommeil réparateur, ou encore des troubles de la libido.
De jour, il faut prêter attention à une somnolence excessive, un sentiment de repos plus faible qu'au coucher et une sensation de fatigue importante "pouvant aller jusqu'à l'épuisement".
La cause principale de ce mal-être est l'obésité. L'apnée du sommeil touche 40% des individus en surpoids (IMC compris entre 25 et 29,9 kg/m²) et ce taux explose à 77% pour les personnes en obésité morbide ou massive (IMC supérieur à 40 kg/m²).
De fortes répercussions sur la qualité de vie
Ces insuffisances de sommeil engendrent principalement une fatigue et une somnolence. Mais les conséquences sont réelles dans la vie de tous les jours. Un patient atteint du Sahos est victime d'une "baisse de la vigilance, des difficultés à effectuer des tâches, à se concentrer et à mémoriser", confirme l'association Santé respiratoire France.
Elle rappelle d'ailleurs que "la somnolence au volant est à l'origine de 6 à 30% des accidents de la route en France et que les conducteurs souffrant d'apnées du sommeil ont "deux fois plus de risques d'accident".
De plus, les recherches menées par la Fondation de recherche sur l'hypertension artérielle démontrent que 30 à 40% des personnes qui en souffrent sont atteints d'apnées du sommeil. Le risque de mort subite est ainsi multiplié par 2,57 entre minuit et six heures du matin.
Ce risque cardiovasculaire se caractérise, selon l'Assurance maladie, par une chance accrue de maladie coronaire avec possible infarctus, d'accidents vasculaires cérébraux (AVC), d'insuffisance cardiaque et un diabète de type 2.
Quelles prises en charge possibles ?
Une analyse clinique est nécessaire pour confirmer une apnée du sommeil. Des enregistrements sont ainsi réalisés en milieu hospitalier ou à domicile, avec deux manières possibles.
D'un côté, la polygraphie ventilatoire nocturne, qui analyse le sommeil sur six heures à l'aide d'un capteur nasale, de ceintures abdominales et thoraciques, d'un capteur de sons et d'un oxymètre au doigt pour mesure le taux d'oxygène dans le sang. De l'autre, la polysomnographie, un examen plus précis et complet, incluant "des signaux caractérisant l'activité cérébrale et musculaire pour reconnaître tous les stades du sommeil", précise l'Inserm.
Une fois le diagnostic posé, plusieurs solutions sont proposées. En cas d'obésité massive, une perte de poids correspondant à 10 à 15% de la masse est recommandée.
Un appareillage de ventilation en pression positive continue (PPC) est le traitement le plus souvent prescrit. Elle nécessite le port d'un masque relié à une machine toute la nuit, ce qui est contraignant pour les patients. Autre solution, l'orthèse d'avancée mandibulaire, une sorte de gouttière amovible qui permet d'élargir le pharynx, empêchant sa contraction. Moins invasif que la PPC, elle peut toutefois nécessiter le recours à un dentiste spécialisé. Enfin, dans des cas plus extrêmes et plus rares, une opération chirurgicale peut-être réalisée.
Des avancées récentes donnent de l'espoir pour une meilleure prise en charge de l'apnée du sommeil. C'est le cas de l'application Apneal qui, selon une étude dévoilée ce lundi, serait aussi fiable qu'un examen réalisé à l'hôpital. Elle permet un examen simple et rapide grâce au micro de son téléphone.