Les salles d'attente des médecins généralistes sont vides, alors que la France connaît l'une des plus graves crises sanitaires de son histoire (photo d'illustration) 1:57
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Romane Hocquet, édité par Ariel Guez
Alors que la France connaît l'une des plus graves crises sanitaire de son histoire avec la propagation du Covid-19 sur son sol, les médecins généralistes font le constat d'une baisse d'activité considérable dans leurs cabinets. Ils veulent pourtant aussi jouer leur rôle dans la lutte contre l'épidémie de coronavirus.

Patrick Vogt, médecin généraliste à Mulhouse, avait tout prévu pour recevoir ses patients : une salle désinfectée et des masques prêts à être distribués. Mais même au cœur de l'épidémie, le médecin a vu la fréquentation de son cabinet chuter de 30%. "C'est tout à fait surprenant", souligne-t-il au micro d'Europe 1. Car si les hôpitaux sont au bord de la saturation dans le Grand-Est et dans l'Ile-de-France en raison de la pandémie de coronavirus, le constat d'une baisse d'activité est unanime chez les médecins généralistes.

"Je me dis qu'on pourrait faire plus et aider plus"

Selon le syndicat MG France, les médecins de ville accueilleraient même moitié moins de patients qu'en temps normal, alors que le pays connaît l'une des plus graves crises sanitaires de son histoire. Mais les généralistes veulent aussi jouer leur rôle dans la lutte contre l'épidémie de coronavirus. "Quand on voit la charge de travail qui repose sur l'hôpital, j'éprouve une petite déception à ne pas voir plus de patients, car je me dis qu'on pourrait faire plus et aider plus", explique Patrick Vogt. 

Certains patients préfèrent se rendre directement à l'hôpital

Les médecins sont pourtant assaillis d'appels : jusqu'à 200 par jour dans un cabinet lillois où exerce Jean-Paul Kornobis. "Est-ce qu'on doit maintenir nos heures de consultation ou se rendre disponible pour des centres dédiés ? On ne peut pas savoir quelle est notre place, puisque ce parcours a été pensé sans nous", regrette-t-il.

Une organisation de la lutte contre l'épidémie centrée sur l'hôpital... jugé plus compétent. Et le dispositif a des conséquences sur les patients puisqu'ils préfèrent, lorsqu'ils croient être atteints du coronavirus, passer par la case de l'hôpital. "Quand je prescris du Doliprane à un patient Covid, il ne me prend pas au sérieux ", raconte un généraliste.

Pour le représentant syndical Jean-Paul Ortiz, c'est toute une confiance qu'il faut rapidement rétablir. Pour lui, il faut que ce soit "d'abord la médecine de ville". "L'hôpital doit être la référence en cas de gravité. C'est tout le fonctionnement et les réflexes des Français qui sont remis en cause par le Covid-19". Un pont entre l’hôpital et les médecins de ville indispensable, dit-il, car ce sont eux qui connaissent le mieux leurs patients.