Grèce : Sarkozy tape sur Tsipras... et Hollande

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Dans un entretien au Monde, l'ancien président fustige la "politique irresponsable" du gouvernement grec. Et multiplie au passage les piques contre son successeur à l'Elysée.

Nicolas Sarkozy soigne sa stature internationale. Après un déplacement en Espagne lundi, le président du parti Les Républicains accorde un long entretien au Monde publié mercredi, dans lequel il revient notamment sur les dossiers internationaux brûlants. L'occasion pour l'ancien chef de l'Etat de fustiger le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, mais aussi de multiplier les piques à l'endroit de François Hollande.

La "politique irresponsable" du gouvernement grec. Alors que la Grèce, en défaut de paiement, a repris mardi les discussions avec ses créanciers, Nicolas Sarkozy met en garde contre les conséquences d'une sortie d'Athènes de la zone euro. "L'exclusion d’un pays membre peut avoir des conséquences d’une gravité que personne ne peut vraiment appréhender", prévient l'ancien locataire de l'Elysée, fustigeant la "politique irresponsable" d'un "gouvernement grec qui refuse toute attitude raisonnable".

Pour Nicolas Sarkozy, "la question la plus urgente, c’est de protéger la zone euro, au-delà du seul cas de la Grèce. Depuis janvier, qu’a-t-on fait ? Grosso modo rien, si ce n’est recevoir en grande pompe M. Tsipras en France, en lui laissant croire qu’il aurait satisfaction alors qu’on savait bien que ce ne serait pas le cas". Une critique implicite dirigée contre son successeur à l'Elysée.

Entendu sur europe1 :
Je ne partage pas l’avis de M. Hollande sur l’idée que la crise grecque serait sans conséquence pour l’Europe

Il veut "un président du gouvernement économique européen". Nicolas Sarkozy propose de "convoquer un conseil des 18 chefs d’Etat et de gouvernement de la zone euro pour préparer le message qu’il va falloir adresser aux économies du monde entier afin de protéger la stabilité de la zone euro". Il préconise également d'élire "un président du gouvernement économique européen dont la mission sera d’harmoniser les économies européennes".

Alors que François Hollande a assuré lundi que l'économie française n'avait "rien à craindre" de la crise grecque, son prédécesseur est loin de partager son avis. "Je ne partage pas l’avis de M. Hollande sur l’idée que la crise grecque serait sans conséquence pour l’Europe", assène Nicolas Sarkozy, pour qui "le seul pronostic isolé de M. Hollande n’est pas de nature à rassurer les observateurs de la zone euro".

Enfin, interrogé sur les écoutes américaines de la NSA, Nicolas Sarkozy fait part de son indignation. "C'est inacceptable", juge-t-il. "Je me doutais qu’il y avait des écoutes mais je n’imaginais pas qu’elles pouvaient viser des responsables politiques personnellement". Et il ajoute cette boutade : "avec le recul, je me demande qui ne m’écoutait pas…"