Xavier Bertrand est l'invité d'Europe 1. 4:37
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Gauthier Delomez , modifié à
Invité d'"Europe Matin" jeudi, Xavier Bertrand, le président de la région Hauts-de-France et soutien de Valérie Pécresse à la présidentielle a pointé du doigt l'argumentaire de l'exécutif sur l'affaire du cabinet de conseil McKinsey qu'il n'a pas trouvé "convaincant". "Ils ne sont pas à l'aise sur ce dossier parce qu'ils ne répondent pas aux questions", a-t-il fustigé.

"Je ne suis absolument pas convaincu", a assuré Xavier Bertrand, soutien de Valérie Pécresse pour la présidentielle, quant à la défense du gouvernement sur l'affaire McKinsey qui déstabilise la campagne d'Emmanuel Macron. La veille, sur Europe 1, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a affirmé qu'une vérification fiscale avait été lancée sur le cabinet de conseil américain, accusé de ne pas avoir payé assez d'impôts en France, avant un rapport du Sénat. Mais les membres du gouvernement "n'ont pas été convaincants", a asséné le président de la région Hauts-de-France au micro de Sonia Mabrouk.

Bruno Le Maire parle de Google au lieu de McKinsey

Xavier Bertrand s'est appuyé sur l'intervention de Bruno Le Maire mercredi sur Europe 1. "Vous lui avez parlé McKinsey, et il vous a parlé de Google. Il ne s'est pas trompé par hasard, c'est tout simplement parce que sur le dossier McKinsey, ils ne sont pas à l'aise parce qu'ils ne répondent pas aux questions", a-t-il appuyé jeudi dans Europe Matin. Il a également rapporté les déclarations du président-candidat, Emmanuel Macron, qui dimanche, "s'est emporté sur ce sujet", a-t-il estimé.

Pour le président de la région Hauts-de-France, "l'exécutif et le gouvernement doivent rendre des comptes". Xavier Bertrand a toutefois raillé la proposition de charte de déontologie : "Il y en avait besoin ? S'il faut mettre de la vertu aujourd'hui, c'est qu'il n'y en avait pas suffisamment ?"

"Sur quelle règle a été choisi McKinsey ?"

Pour le soutien de Valérie Pécresse, plusieurs questions doivent se poser sur l'appel à des cabinets privés, qui représente près d'un milliard d'euros de dépenses en 2021. "Selon quelle règle a été choisi prioritairement McKinsey, qui accompagne la macronie depuis des années ?", s'est interrogé de nouveau le président de la région Hauts-de-France, soulignant que ce montant dépensé aurait pu permettre la construction "de dizaines de collèges par exemple, ou des équipements médicaux".

"Est-ce que c'était utile ?", a poursuivi Xavier Bertrand, regrettant la mise à l'écart des fonctionnaires d'État au profit des cabinets de conseil. Ceux-ci "sont intervenus sur la stratégie vaccinale, qui a connu au départ du retard. Visiblement, ils n'ont pas été efficaces", a taclé le soutien de Valérie Pécresse, mettant en avant une défiance de l'État vis-à-vis des fonctionnaires.

Un recours aux cabinets depuis 2009

Selon le gouvernement néanmoins, le recours à ces cabinets privés a commencé en 2009, notamment lors de la réforme de l'université portée à l'époque par l'actuelle candidate des Républicains, Valérie Pécresse. "Ils ne sont pas remontés à Édouard Balladur ou Georges Pompidou ?", a répondu Xavier Bertrand, qui a demandé à l'exécutif une "transparence totale" sur des études gratuites exercées par McKinsey.

Pour conclure, le président de la région Hauts-de-France souhaite que l'exécutif "réponde clairement aux questions posées devant les parlementaires, donc devant les Français".