A l'Assemblée, Valls condamne les propos de Morano

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L.H. avec AFP
VIDÉO - "Marianne n'a pas de race, pas de couleur", a lancé le Premier ministre en réponse à la déclaration d'une députée réunionnaise ovationnée par les socialistes.

La polémique lancée par Nadine Morano s'est invitée dans la séance de questions au gouvernement de l'Assemblée nationale, mercredi. Ericka Bareigts, députée socialiste de La Réunion, a condamné les propos de l'eurodéputée Les Républicains sur la France, "pays de race blanche". "Pour moi, députée noire de la République, la France décrite par Mme Morano, n'est pas la mienne", a notamment lancé la députée, suscitant une double ovation debout des bancs de la gauche, mais aussi les applaudissements d'une partie de la droite.

Valls : "Marianne n'a pas de race, pas de couleur". Une déclaration approuvée par Manuel Valls dans sa réponse. "Oui madame, Marianne n'a pas de race, pas de couleur et aujourd'hui, Marianne, vous l'avez incarnée", a salué le Premier ministre. "Je n'accepte pas, et il ne faut plus accepter, les dérapages que nous connaissons dans les débats publics", qui "nous tirent vers le bas et fracturent la société".

"Il y a aujourd'hui dans notre pays une course effrayante, une surenchère à l'extrême droite", a dénoncé Manuel Valls, mettant en garde "de la manière la plus solennelle ceux et celles qui se livrent à cette surenchère" et prévenant qu'il ne tolèrerait "jamais ces outrances".

"Des propos insupportables". Le chef du gouvernement a également déclaré savoir "toute l'émotion qu'ont provoquée à la Réunion, dans nos outre-mers, mais tout simplement en France, des propos insupportables". "Et je me félicite que des décisions soient prises à l'égard de celle qui a prononcé des propos intolérables", a-t-il ajouté. Une référence à l'éviction de Nadine Morano de la liste de la droite dans le Grand Est pour les élections régionales, décidée mercredi par Nicolas Sarkozy.

Cela n'a pas empêché Manuel Valls d'évoquer ensuite des propos tenus par l'ancien chef de l'Etat, pour les condamner. "Quand on parle de 'race blanche', quand on va chercher sa doctrine dans les écrits de M. Buisson, quand on parle de 'fuite d'eau', quand on parle du 'danger' de 'millions' de migrants, quand on veut trier en fonction de la religion (...) on fracture le pays, on n'est pas à la hauteur, on tourne le dos à ce que sont les valeurs de ce pays", a tonné le locataire de Matignon.