Union européenne 1:16
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Isabelle Ory, avec AFP, édité par Mathilde Durand
L'Union européenne a ouvert jeudi la voie à ce que certains produits agricoles au génome modifié échappent aux règles drastiques encadrant les OGM. L'objectif est d'encourager l'essor de biotechnologies dans l'agroalimentaire, malgré les inquiétudes des défenseurs de l'environnement. 

Bruxelles ouvre la voie aux nouveaux OGM, ces plantes issues de nouvelles techniques génétiques qui résistent mieux à la sécheresse ou à certaines maladies. Malgré les inquiétudes des écologistes, l'Union européenne veut encourager l'essor de ces biotechnologies d'avenir dans l'agro-alimentaire et se prononce en faveur d'une nouvelle législation. Le sujet a été étudié par la Commission européenne, à la demande des 27 capitales, et celle-ci a conclu, dans un rapport publié jeudi, que l'Europe ne devait pas rater le virage de cette innovation importante.

Une nouvelle technologie

Les organismes génétiquement modifiés sont actuellement très encadrés : étiquetage, traçage, surveillance. Mais ce cadre législatif a vingt ans et, selon les auteurs du rapport, il n'est plus adapté "aux progrès scientifiques et technologiques".

Avant, un gène étranger était inséré dans une plante. Désormais, les gènes de la plante sont modifiés grâce à la technique des ciseaux "moléculaires", qui a valu un prix Nobel à la chercheuse française, Emmanuelle Charpentier.

Des consultations à venir

Les partisans de ces techniques expliquent qu'il y a moins de risques, car ces mutations ressemblent à ce qui se passe dans la nature, en plus rapide. Ces nouvelles plantes résistent mieux au changement climatique, ne déclenchent plus d'allergies ou nécessitent moins de pesticides.  

Ainsi, Bruxelles envisage d'assouplir la législation. Mais les défenseurs de l'environnement s'inquiètent déjà et dénoncent une remise en cause du principe de précaution. La Commission a promis jeudi "une vaste consultation pour discuter de l'élaboration d'un nouveau cadre juridique pour ces biotechnologies", de concert avec les Etats et les eurodéputés. Tout en "gardant la sécurité des consommateurs et de l'environnement comme principe directeur", selon la commissaire Stella Kyriakides. Les ministres de l’agriculture vont en discuter le mois prochain.