Allemagne : lourde peine de prison pour un attentat contre une mosquée

L'explosion de la bombe devant la porte de la mosquée n'avait pas fait de victime.
L'explosion de la bombe devant la porte de la mosquée n'avait pas fait de victime. © AFP
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avec AFP , modifié à
Sympathisant de l'extrême droite, Nino Köhler a été condamné à dix ans de prison pour avoir perpétré deux attentats à la bombe en septembre 2016. 

Un Allemand sympathisant de l'extrême droite a été condamné vendredi à près de dix ans de prison pour avoir perpétré deux attentats à la bombe, dont l'un devant une mosquée, qui n'avaient pas fait de victime.

Accusé notamment de "tentative de meurtre" et "usage d'explosif", Nino Köhler a été condamné par le tribunal de Dresde à neuf ans et huit mois de prison pour avoir fait exploser deux bombes artisanales devant l'entrée de l'édifice religieux et sur la terrasse d'un centre de congrès de la capitale de la Saxe en septembre 2016. Cette peine est un peu inférieure à celle requise par le parquet qui demandait dix ans et neuf mois d'emprisonnement.

L'imam et sa famille avaient échappé par miracle à l'explosion. L'accusé de 31 ans a longtemps participé aux rassemblements du mouvement anti-islam Pegida, très impliqué ces derniers jours dans les manifestations à Chemnitz contre les étrangers. À l'été 2015, il y avait invectivé la foule en dénonçant les "étrangers criminels" et "les Africains feignants". 

L'imam, son épouse et leurs deux enfants se trouvaient dans la mosquée lors du premier attentat et, selon la justice, c'est par miracle qu'ils n'ont pas été blessés ou tués par la déflagration. Un peu plus tard, le poseur de bombe avait fait exploser un autre engin artisanal sur la terrasse d'un centre de congrès de la ville, là aussi sans faire de victime, avant d'être finalement arrêté.

Ni remords, ni excuses. Durant son procès, le jeune homme a fait des aveux partiels, présenté ses remords et ses excuses. Il a toutefois nié toute intention de tuer. Des arguments rejetés par le parquet qui a estimé que son geste était préparé et motivé par une "idéologie xénophobe".

Dresde est la capitale de Saxe, région devenue un bastion des franges les plus radicales de l'extrême droite allemande. La chancelière Angela Merkel y est régulièrement invectivée pour avoir laissé plus d'un million de réfugiés entrer dans le pays en 2015 et 2016. La ville voisine de Chemnitz a été le théâtre ces derniers jours de plusieurs rassemblements de l'extrême droite suite au meurtre d'un Allemand à coups de couteau. Un homicide pour lequel la justice a arrêté un Irakien et un Syrien.