Vendée Globe : "On oublie vite la vie qu'on a quittée", raconte Charlie Dalin

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Pauline Rouquette , modifié à
Trois jours après son retour du Vendée Globe, le skipper Charlie Dalin était invité d'Europe 1 pour parler de son retour sur terre. Un retour après près de trois mois loin de l'actualité et du Covid-19. Pour autant, le navigateur dit ne pas être en proie au "Vendée Blues" et affirme avoir davantage besoin de partager son expérience.
INTERVIEW

80 jours, 6 heures, 15 minutes, 47 secondes. C'est le temps qu'il a passé en mer pour cette neuvième édition du Vendée Globe, qui s'est achevée mercredi. Dimanche, le skipper Charlie Dalin, qui a terminé deuxième après une fin de course au suspense époustouflant, a partagé son retour sur terre avec les auditeurs d'Europe 1, après leur avoir livré son carnet de bord tout au long de la course. Un retour après près de trois mois de liberté absolue en dehors du monde.

"On oublie vite la vie qu'on a quittée"

"Je suis dans la bulle du marin, je ne suis pas à jour de toute l'actualité, j'ai appris seulement (samedi) l'envahissement du Capitole aux États-Unis", sourit Charlie Dalin. Durant sa course, le navigateur, qui vient tout juste de retrouver la terre ferme, avait complètement oublié sa vie de terrien. "Ma vie, c'était le vent, les vagues, les fichiers météo", explique-t-il. "On oublie vite la vie qu'on a quittée, comme on oublie vite la vie d'avant Covid". Le Covid, il ne l'avait pas oublié, mais il avait espéré que la situation, en trois mois, évolue autrement. "Candidement, avant le départ, je me suis dit qu'en trois mois, peut être que les choses allaient évoluer dans le bon sens", confesse Charlie Dalin. 

"J'avais besoin de partager mon histoire"

Pour autant, ressent-il le mal de terre ? "Peut-être dans quelques jours", répond-il, évoquant le "Vendée Blues". Mais pour l'instant, Charlie Dalin veut raconter son aventure et profiter de son fils et sa compagne. "J'ai le sentiment que j'avais besoin de partager mon histoire, d'envoyer des vidéos, des sons, parce que je sentais que l'hiver allait être compliqué pour les Français et que tout le monde commence à en avoir marre et que c'était une solution d'évasion permanente", explique le skipper. "Ça permettait aussi aux gens qui ont décidé de suivre le Vendée Globe de prendre un bol d'air, de penser à autre chose, de s'évader avec nous."