Pour les restaurateurs, ouvrir seulement le midi n’est pas forcément rentable. 1:03
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Léa Leostic
Une quarantaine de députés ont publié une tribune dimanche pour demander la réouverture des restaurants le midi. Mais pour le chef parisien François Gagnaire, c’est une mauvaise idée. Car une ouverture partielle ne permettrait pas d’amortir les couts et les aides de l’Etat seraient alors suspendues.
INTERVIEW

Une quarantaine de députés de tous bords politique ont demandé dimanche au Premier ministre Jean Castex d’étudier la réouverture des restaurants le midi à partir du 30 mars. L'idée serait de permettre à ceux et celles qui n'ont pas de cantine d'entreprise de bénéficier d'un lieu et d'un temps adapté raisonnable pour la pause de midi, "avec les procédures sanitaires adéquates", précisent les députés dans la tribune publiée dans le Journal du dimanche.

"Il y aura énormément de casse"

Mais pour les restaurateurs, ouvrir seulement le midi n’est pas forcément rentable. "C'est une fausse bonne idée", estime François Gagnaire, chef de l’Anicia Bistro à Paris. "On est tous impatients d'ouvrir et nos équipes aussi. On a vraiment envie de retrouver notre clientèle et de rallumer les fourneaux. Mais, pour mon cas personnel, je fais deux tiers de mon chiffre d'affaires le soir. Si on ouvre que le midi, avec en plus une distanciation appliquée, ce n'est pas la peine", lâche-t-il. Surtout si on nous coupe les vivres, s'il n’y a plus du tout d'aides et de subventions. Là, il y aura énormément de casse dans les restaurants", a-t-il développé dimanche soir sur Europe 1.

Les députés ont eux surtout abordé le volet sanitaire de la proposition. "Dans les rues des villes, le midi, pour les gens qui travaillent, la situation est souvent ubuesque parce qu’on observe que les gens mangent devant les restaurants, debout donc proches les uns des autres", a argumenté Eric Coquerel. "Faisons un peu confiance aux gens pour se responsabiliser afin de recommencer l’activité des restaurateurs. La plupart des restaurants l’avait déjà fait donc il est possible de trouver un compromis de ce type", avait-il poursuivi. Depuis le 30 octobre, bars, cafés et restaurants sont fermés en France. Seule une activité résiduelle de vente à emporter leur est pour le moment permise.