Colère agricole : des manifestants prêts à passer Noël sur les barrages
Le barrage sur l'A63 près de Bordeaux subsiste malgré l'arrivée imminente du réveillon. Les manifestants se préparent à passer Noël sur l'autoroute et bénéficient d'un large soutien de la population. Certains sont même prêts à accueillir 2026 sur le barrage si aucune réponse satisfaisante n'arrive d'ici là.
Des barrages d'agriculteurs ont été levés vendredi dans le Sud-Ouest, mais plusieurs blocages subsistent sur des axes routiers et autoroutiers, malgré les appels du gouvernement à une "trêve de Noël", alors que débutent les vacances scolaires.
"On a installé une crèche"
À Cestats, près de Bordeaux, les tracteurs sont toujours garés sur l'A63. Le brasier dressé sur le terre-plein central vient réchauffer les dizaines d'agriculteurs encore présents. Et l'ambiance de Noël est au rendez-vous : "samedi, un collègue a pu se faire prêter des santons par un prêtre de sa paroisse. On a installé une crèche", explique Frédéric, un manifestant. "Là, il est question de trouver un prêtre pour pouvoir fêter la messe le 24", poursuit-il.
Les agriculteurs se relaient et font les allers-retours depuis leur exploitation. Comme Enola, 19 ans, elle est la septième génération de la ferme familiale. "Un peu fatiguée mais ça va. On échange avec mon oncle. On fait chacun notre tour".
2026 sur le barrage ?
L'ambiance conviviale est parfois bercée par le klaxon des automobilistes contenant le blocage à proximité. Ce soutien est bienvenu par Fabrice Lagate, co-président de la coordination rurale de Gironde, qui reste inflexible. "On a des gens qui s'arrêtent, qui descendent nous voir, qui nous amènent des choses à manger et du soutien. Sur ce blocage, on demande le stop à l'abattage".
À ce stade, la coordination rurale de Gironde a été rejointe par ses collègues de Charente-Maritime et du Lot-et-Garonne et compte même commencer 2026 sur l'autoroute si aucune réponse satisfaisante n'arrive d'ici là.
