«On ne bougera pas» : en Haute-Garonne, les agriculteurs n'ont pas l'intention de lever le camp
Malgré une baisse du nombre de blocage ce dimanche, certains agriculteurs ne veulent pas entendre parler de trêve de Noël. En Haute-Garonne, les "Ultras de l'A64" bloquent depuis dix jours maintenant une section de l'autoroute Toulouse-Bayonne et il n'est pas question pour eux de lever le camp.
La mobilisation des agriculteurs marque le pas à l'approche de Noël. On ne compte désormais plus qu'une cinquantaine de barrages contre plus de 90 samedi. Des blocages qui se maintiennent essentiellement dans le sud-ouest où certains ne veulent pas entendre parler de trêve de Noël. C'est le cas des "Ultras de l'A64" qui bloquent depuis dix jours maintenant une section de l'autoroute Toulouse-Bayonne. Pour les agriculteurs sur place, pas question de lever le camp.
"Je n'avais franchement pas prévu de passer Noël sur l'autoroute"
Ils font presque figure d'irréductibles en Haute-Garonne alors que de nombreux barrages ont été levés ces derniers jours. Mais ici, les agriculteurs s'accrochent et s'installent encore. Sur le blocage, certains décoraient deux grands sapins à quelques jours de Noël. Une fanfare est également venue soutenir les agriculteurs. Il y a presque un esprit de fête, même si le cœur est à la lutte. Et cette dernière doit se poursuivre coûte que coûte, martèle Laurent.
"Tant qu'il n'y aura pas une réponse de nos politiques, on ne bougera pas. Moi, je n'avais franchement pas prévu de passer Noël sur l'autoroute. Mais après, ce n'est franchement pas la solution. Après, on verra l'échéance qu'on a pour mardi, où on nous promet un déblocage peut-être avec force. On fera tout pour résister", assure-t-il.
"11 millions d'euros, ça représente 4 euros par vache au national, c'est ridicule"
Un mouvement de résistance contre l'abattage systématique des troupeaux concernant la dermatose bovine, mais aussi contre cette nouvelle taxe sur les engrais ou encore contre l'accord avec le Mercosur. Si le gouvernement a fait des gestes ces derniers jours, ils sont encore trop timides, comme ce fonds de 11 millions d'euros pour les éleveurs, insuffisant pour Florent. "11 millions d'euros, ça représente 4 euros par vache au national, c'est ridicule", déplore-t-il.
De quoi renforcer sa volonté de s'installer sur l'autoroute dans la durée. "En étant un des derniers barrages des mouvements qu'il y a eu au national, on espère arriver à avoir un contact pour obtenir des réponses par rapport à ce qu'on a proposé. Ça, pour nous, c'est primordial", insiste-t-il.
En janvier 2024, lors du précédent grand mouvement de colère des agriculteurs, les "Ultras de l’A64" ont été parmi les premiers à lever leur barrage après une rencontre avec Gabriel Attal, alors Premier ministre. Cet hiver, ils seront probablement les derniers.