«Faire plaisir à mes petits-enfants» : avant Noël, ces Français qui profitent du cours de l'or pour vendre leurs bijoux
L’or termine l’année sur un record. Le métal jaune a franchi cette semaine les 4 420 dollars l’once, en hausse de 60 % sur un an. Dans les boutiques spécialisées, l’effervescence est palpable : certains vendent des bijoux pour financer les fêtes, d’autres investissent dans l’or pour transmettre un héritage.
Mais ou s'arrêtera le cours de l'or ? En hausse de 60% en un an, le précieux métal jaune vaut désormais plus de 4.000 dollars l'once (soit 31,10 grammes ndlr). Alors, en période de fêtes, nombreux sont ceux à vouloir revendre quelques bijoux pour arrondir les fins de mois ou cherchent à investir.
À la maison mère de Godot & Fils, l’un des plus anciens comptoirs français d’achat et de vente d’or, l’activité est intense. En ce mois de décembre, le téléphone sonne sans discontinué. Et la flambée des cours se ressent jusque dans les vitrines, où les clients se succèdent.
"En ce moment, on est très pris, il y a énormément de monde", observe Antoine Tahar, directeur de l’agence. "Juste avant les fêtes, on voit surtout des personnes qui revendent de petits bijoux. Avec la somme récupérée, elles peuvent acheter des cadeaux pour leurs proches. Elles n’ont pas réussi à épargner suffisamment, alors elles sacrifient un bijou qu’elles ne portent plus", explique-t-il au micro d'Europe 1.
Une démarche assumée
Cette tendance se confirme au comptoir. Une grand-mère, venue faire le tri dans ses écrins, assume sa démarche. "J’ai un collier qui me serre. Je vais le vendre avant Noël. Je me dis que ça fera plus plaisir à mes petits-enfants que de le laisser dans un tiroir", explique-t-elle.
À l’inverse, certains clients profitent de la période pour acheter de l’or, malgré des prix au plus haut. Jean-Pierre, retraité, a décidé d’offrir un Louis d’or à son fils. "Ce n’est pas le meilleur moment, l’or est très cher. Mais le Louis d’or reste une valeur sûre. C’est symbolique. Ce n’est pas un gadget", affirme-t-il.
Un choix qui a un coût. Aujourd’hui, un Louis d’or se négocie autour de 700 euros, soit près de quatre fois plus qu’il y a dix ans.
Une valeur refuge dans un contexte incertain
Cette ruée vers l’or s’explique aussi par un climat économique tendu. Inflation persistante, conflits internationaux, incertitudes sur les taux d’intérêt : autant de facteurs qui poussent les épargnants à se tourner vers le métal jaune, traditionnellement perçu comme une valeur refuge. Selon les professionnels du secteur, les particuliers représentent une part croissante des acheteurs, au détriment des seuls investisseurs institutionnels.