Notre-Dame de Paris Cathédrale Dons Reconstruction 1:33
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Jihane Bergaoui, édité par , modifié à
Dans son rapport annuel, la Cour des comptes fait le constat d'une mauvaise utilisation des dons destinés à la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Ils servent en partie à assurer le fonctionnement de l'établissement chargé de cette restauration mais, pour Pierre Moscovici, cette structure doit fonctionner grâce à de l'argent public.

Le traditionnel rapport de la Cour des comptes va-t-il déclencher la polémique cette année ? Dans ce document rendu public mercredi matin, Pierre Moscovici pointe le fait que les dons censés financer la restauration de Notre-Dame, en partie détruite par un incendie en avril 2019, ont servi à autre chose qu'à la reconstruction effective. Le Premier président de l'institution a demandé la transparence pour les quelque 338.000 dons récoltés et destinés exclusivement aux travaux.

"Clarification" nécessaire

Le problème est qu'une partie de cet argent sert à financer les frais de fonctionnement de l'Établissement public chargé de la restauration de Notre-Dame et des frais d'environ 5 millions d'euros par an, explique Pierre Moscovici. Cela finance par exemple le loyer de l'établissement, les salaires des 40 employés ou encore les opérations de communication. Pourtant, ces dons doivent "exclusivement" servir à la restauration de l'édifice.

"Dès lors qu'il y a ces dons, il doit aussi y avoir une transparence parfaite pour les donateurs", réclame le président de la Cour des comptes. "C'est la raison pour laquelle nous demandons que les dons servent tous à ce pourquoi ils ont été prévus. Les donateurs ont donné pour reconstruire et restaurer la cathédrale. Il est bon que cette clarification soit faite."

Une débudgétisation demandée

Le dirigeant de l'institution demande une débudgétisation, ce qui signifie qu'un tel établissement public doit être financé sur des fonds publics. L'institution de la rue Cambon recommande donc la création d'une subvention annuelle par le ministère de la Culture pour prendre en charge ces dépenses courantes.

Par ailleurs, les Sages appellent de leurs vœux une enquête administrative complémentaire des investigations judiciaires, qui n'a pas été menée après l'incendie d'avril 2019. Cette enquête doit permettre de démêler les responsabilités enchevêtrées entre l'État, les monuments nationaux, le clergé et la ville de Paris.