«On craint l'agression» : la détresse des surveillants pénitentiaires face à la porosité de la prison de Béziers
Téléphones, drogues, armes blanches… La prison de Béziers est une passoire, dénonce les surveillants pénitentiaires de l'établissement. Certains craignent désormais pour leur sécurité, face à des prisonniers toujours plus connectés au monde extérieur.
L'établissement pénitentiaire de Béziers est une véritable passoire. Téléphones, couteaux, drogues... De nombreux produits entrent régulièrement dans cette prison. Face à la situation, les surveillants tirent la sonnette d'alarme, estimant ne plus pouvoir exercer leur métier en sécurité.
Dans l'établissement, les presque 1.200 prisonniers ne se cachent même plus pour publier avec leur téléphone, leur vie quotidienne sur les réseaux sociaux. Un délitement général qui désole David Parmentier du syndicat UFAP. "Ce n'est pas en leur mettant à disposition des téléphones, du shit et une Playstation qu'on est dans la prison réparatrice. Au contraire, on fidélise la clientèle", juge-t-il au micro d'Europe 1.
"on a retrouvé deux couteaux avec des lames de 20 centimètres"
Une clientèle qui grâce, aux téléphones, ne manque de rien. Et les chiffres sur un an sont vertigineux . "Grâce aux drones, on a saisi plus de 7 kg de cannabis, on a aussi de l'héroïne et des anabolisants. On est devenu une plateforme Ubershit", note David Parmentier.
On peut également désormais commander des armes. "Pas plus tard que ce week-end, on a retrouvé deux couteaux avec des lames de 20 centimètres sur un détenu. Ce n'était pas pour faire un atelier cuisine", s'inquiète le surveillant pénitentiaire.
En première ligne, une de ses collègues avoue désormais travailler avec la peur au ventre. "On craint l'agression, avec leurs armes. À tout moment il peut y avoir une prise d'otage, à tout moment !" Le personnel réclame de toute urgence une grande opération place nette dans les cellules, pour pouvoir retrouver un semblant de sécurité.