Le refus de sa libération sous caution "n'arriverait dans aucune autre démocratie", selon Ghosn

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avec AFP , modifié à
Dans un entretien à l'Agence France Presse et aux Echos, Carlos Ghosn revient également sur ses conditions de détention. "La chose la plus dure est que je ne peux pas parler à ma famille", explique-t-il. 

Carlos Ghosn, incarcéré au Japon pour des malversations financières présumées, a déclaré jeudi à l'AFP et au quotidien Les Echos que le refus de le libérer sous caution ne "serait normal dans aucune autre démocratie".

"Puni avant d'avoir été reconnu coupable". Dans sa première interview accordée à des médias non japonais depuis son arrestation le 19 novembre, l'ancien patron du constructeur automobile japonais Nissan et de Renault s'est dit "puni avant d'avoir été reconnu coupable" et "face à une armée chez Nissan" cherchant à "détruire sa réputation" dans "une affaire de trahison".

Carlos Ghosn, bâtisseur de l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi Motors, a également déclaré qu'il voulait aller plus loin dans l'intégration des trois groupes, mais s'est heurté à une "résistance" chez Nissan. "L'objectif était clair et il y avait une résistance dès le début, mais quelles sont les options pour assurer la stabilité de l'alliance ?", a-t-il expliqué lors d'un entretien dans un parloir du centre de détention de Kosuge à Tokyo où il est incarcéré.

La lumière allumée en permanence. L'homme d'affaires s'est également plaint de ses conditions de détention. "Quand je dors la nuit, j'ai une lumière en permanence. Je n'ai pas de montre, plus la notion du temps. Je n'ai que 30 minutes (par jour) pour aller dehors sur le toit, j'ai une soif d'air frais. Oui je suis fort mais, évidemment, je suis fatigué", a-t-il détaillé. "La chose la plus dure est que je ne peux pas parler à ma famille. Depuis le 19 novembre, je n'ai même pas pu appeler ma femme Carole, ni mes enfants. Ma fille aînée a eu 29 ans et je n'ai même pas pu lui souhaiter un joyeux anniversaire. C'est la première fois que ça arrive. C'est très difficile", a-t-il ajouté. 

Pendant la période de sa garde à vue, il n'avait droit qu'aux visites de ses avocats et du personnel consulaire de la France, du Liban et du Brésil, les trois pays dont il détient la nationalité. Mais le tribunal autorise désormais durant sa détention provisoire d'autres entrevues, limitées en nombre et durée (15 minutes).