Face aux absences répétées, aux bousculades ou autres dégradations, la ville de Toulouse expérimente un rappel à l'ordre en mairie (Illustration). 1:26
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Benjamin Peter, édité par Gauthier Delomez , modifié à
Quelle réponse donner face aux petites incivilités à l'école qui ne relèvent pas de la justice ? À Toulouse, la mairie va expérimenter un nouveau dispositif dès la rentrée prochaine. Celui consiste en un rappel à l'ordre en mairie par une sorte de jury municipal qui apportera une première réponse préventive à l'enfant.

La Ville de Toulouse va expérimenter à la rentrée prochaine un rappel à l'ordre en mairie pour les incivilités à l'école. L'idée est d'avoir une première réponse préventive et éducative aux petites incivilités qui ne relèvent pas de la justice. La famille sera alors reçue pour un rappel à l'ordre par une sorte de jury municipal. Cela concerne par exemple des absences répétées, des bousculades, ou des dégradations. Dès que l'incident est signalé, l'enfant de plus de 10 ans pourra être convoqué et reçu par un élu en écharpe, le directeur de la police municipale, un représentant de l'Académie et éventuellement du parquet.

Ce dispositif existait déjà pour le périscolaire, mais le maire de la ville Jean-Luc Moudenc a voulu l'étendre au milieu scolaire. "L'idée, véritablement, c'est d'admonester solennellement l'enfant en présence des parents", explique-t-il au micro d'Europe 1. "Il s'agit de ne pas laisser passer sans réagir. À partir du moment où ces petits faits s'accumulent, sans réaction aucune, le risque, c'est que les jeunes basculent dans des tentations beaucoup plus graves", prévient le maire de Toulouse.

Ne pas occulter "les problématiques de moyens alloués à l'école"

Le souhait de la mairie est d'épauler les enseignants dans leur mission. Pour Eric Pinot le président de la FCPE 31, c'est une réponse intéressante mais qui doit être suivie d'un accompagnement de l'Éducation nationale. "Ce qui nous intéresse, c'est qu'un élu, c'est-à-dire un représentant de la République, fait comprendre à l'enfant et à ses parents qu'on est membre d'une communauté nationale et d'une communauté républicaine", affirme-t-il. "Cela va plutôt dans le bon sens, mais il ne faut pas que cela occulte les problématiques des moyens alloués à l'école. Parce que sinon ça ne sert à rien, c'est un pansement sur une jambe de bois", nuance-t-il toutefois.

Le dispositif entrera en vigueur à la rentrée prochaine dans l'agglomération et doit être expérimenté pendant deux ans.