Christiane Taubira élue à la primaire populaire : le désaccord des candidats à gauche

Taubira
Sept candidats étaient sélectionnés, mais seulement quatre ont reconnu l'élection © THOMAS SAMSON / AFP
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Mélanie Faure , modifié à
A moins de trois mois de l'élection présidentielle, la primaire populaire a élu son candidat de la gauche. Une gauche en proie à la désunion et au désaccord. Si c'est Christiane Taubira qui a été choisie par les électeurs inscrits au scrutin, de nombreuses personnalités de la gauche, qui avaient refusé de reconnaître la légitimité de la primaire, ont aussi refusé l'union avec l'ancienne garde des Sceaux. Tour d'horizon.

Elles étaient sept personnalités politiques représentées à la primaire populaire, mais seulement quatre d'entre elles avaient donné leur accord. Du 27 au 30 janvier, 467.000 inscrits étaient invités à voter pour celui ou celle qu'ils voulaient voir devenir le visage de la gauche parmi les candidats à l'élection présidentielle. Dimanche soir, le résultat du scrutin était dévoilé : Christiane Taubira était élue, devant Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon, qui se partageaient la 2ème et 3ème place du podium. Si l'ancienne garde des Sceaux sous le mandat de François Hollande a appelé à l'union au sein de la gauche, les réactions des candidats à la présidentielle n'étaient pas enthousiastes.

Invité dans C dans l'Air sur France 5, Jean-Luc Mélenchon s'est refusé à tout commentaire. "Christiane Taubira a enfilé la chaussure qui avait été préparé pour elle", a-t-il déclaré au sujet de cette primaire à laquelle il avait refusé de prendre part. "Je ne suis pas concerné. J'ai été inscrit d'office dans une élection à laquelle je ne voulais pas participer. Par conséquent je n'ai pas de commentaire à faire." Le leader de La France Insoumise a fait part de son agacement : "J'en ai un peu marre des appels téléphoniques où l'on me prend pour une bille. Ca finit par m'indisposer. Mais je répondrai à tout le monde."

Taubira, "une candidate de plus"

Interrogé par TF1 sur ce qu'il avait à dire à la gagnante, l'Ecolo Yannick Jadot a ainsi répondu: "Rien". "C'était une primaire pour Christiane Taubira, elle en sort vainqueur. C'est une candidature de plus, c'était exactement l'inverse de ce que souhaitait la primaire populaire", a estimé le candidat écologiste, en costume-cravate.

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© JULIEN DE ROSA / AFP

Philippe Poutou, qui se présente sous l'étiquette du NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste), a écrit sur Twitter : "Avec la primaire populaire et l’ajout de la candidature Taubira, la 'gauche' libérale s’enlise un peu plus. Le problème pour nous reste la construction nécessaire d’une 'gauche' militante radicale, anticapitaliste, pour la reconstruction du mouvement social et changer la société."

Le directeur de campagne de Fabien Roussel, Ian Brossat a également refusé la proposition de rassemblement: "Moins de lyrisme, plus de concret et d'humilité. Mon candidat, Fabien Roussel", a-t-il lancé sur Twitter. "Je propose que Hollande se déclare maintenant", a ironisé l'écologiste Sandrine Rousseau. La victoire de Taubira a toutefois été reconnue par les candidats de la primaire populaire qui avaient reconnu le vote. Le député européen Pierre Larrouturou, qui a terminé quatrième de la Primaire populaire, promet que Christiane Taubira aura son "entier soutien dans toutes ses initiatives pour construire l’union et la victoire du climat, de la justice sociale et du renouveau démocratique".

Dans son discours donné dimanche soir, Christiane Taubira a indiqué vouloir appeler Anne Hidalgo, Yannick Jadot, Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon pour plaider l'union... mais risque de trouver porte close.