Budget 2026 : «La France ne peut pas vivre au-dessus de ses moyens», insiste le gouverneur de la Banque de France
Au lendemain de l'adoption du budget de la Sécurité sociale à l'Assemblée nationale, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, était l'invité de la Grande interview. Au micro de Romain Desarbres, il s'est exprimé sur la suspension de la réforme des retraites et le déficit français. Pour lui, "la France ne peut pas vivre au-dessus de ses moyens".
Les députés ont adopté mardi de justesse le projet de budget de la Sécurité sociale pour 2026, une victoire majeure pour le Premier ministre Sébastien Lecornu, qui gagne son pari dans une Assemblée sans majorité et sans avoir utilisé le 49.3.
La chambre basse a adopté le texte, qui contient la suspension de l'emblématique réforme des retraites, par 247 voix contre 234. Après un dernier passage au Sénat, il devra revenir une dernière fois à l'Assemblée pour être adopté définitivement. Pour obtenir sa victoire, le chef du gouvernement a dû faire des compromis avec les socialistes et mettre au placard la réforme des retraites, pourtant emblème du macronisme.
"Plus on en abuse, plus ça fait une dette qui devient insupportable"
Au lendemain de ce dénouement, François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, était l’invité de la Grande interview ce mercredi. Invité à réagir sur l’adoption du budget de la Sécurité sociale à l’Assemblée nationale et le déficit du pays, il a affirmé que "la France ne peut pas vivre au-dessus de ses moyens".
"Pourquoi est-ce qu'on a des déficits ? C'est parce que collectivement nous aimons bien la dépense publique et nous n'aimons pas l'impôt. Donc le déficit c'est la différence entre les deux. Alors c'est agréable au début, mais plus on en abuse année après année, plus ça fait une dette qui devient insupportable", a-t-il expliqué.
"L’augmentation des retraites explique la moitié de la hausse des dépenses"
Mais concrètement, quel regard porte le gouverneur de la Banque de France sur les retraites ? "Le problème des retraites, il tient en soi une bonne nouvelle, c'est l'allongement de la durée de vie. Mais ça veut dire que les dépenses de retraites sont de plus en plus importantes, et du coup, les déficits se creusent", a-t-il souligné.
Selon lui, "quand on regarde l’évolution du total de nos dépenses publiques depuis 20 ans, l’augmentation des retraites explique la moitié de la hausse des dépenses". "C’est quand même le cœur de notre problème", a-t-il clamé.
Mais pour François Villeroy de Galhau, "suspendre la réforme des retraites, ça ne fait pas disparaître notre problème de financement". "Je crois vraiment qu'il faut arriver à se mettre autour d'une table, à trouver des compromis", a-t-il estimé.