aurore bergé 2:45
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La députée des Yvelines, membre de La République en marche, a condamné sans réserve lundi sur Europe 1 l’attitude des quatre policiers qui ont passé à tabac un producteur de musique, Michel Zecler. Mais elles appellent à s’indigner tout autant face aux images d’un policier lynché par des manifestants, comme ce week-end.
INTERVIEW

Quatre policiers mis en examen, dont deux écroués. L’enquête sur l’affaire Michel Zecler, du nom de ce producteur de musique passé à tabac par des policiers la semaine passée, avance à grands pas, et l’autorité judiciaire a semble-t-il décidé de frapper vite et fort à l’encontre des fonctionnaires qui ont fauté. Une riposte à la hauteur de l’émotion suscitée par cette affaire, mais dont il faudra encore patienter pour savoir si elle sera suffisante pour apaiser les tensions. En attendant, Aurore Bergé a condamné sans réserve les policiers lundi matin sur Europe 1. En réclamant tout de même que les indignations ne concernent pas que les violences policières, mais aussi les violences sur les policiers. "A partir du moment où on s’indigne des violences, on ne peut pas le faire à géométrie variable", a estimé la députée des Yvelines, également résidente déléguée du groupe LREM à l’Assemblée nationale.

"Il y a malheureusement une forme d’habitude à la violence dans notre pays", s'est alarmée Aurore Bergé. "Or c'est une habitude pernicieuse dans notre pays. On ne peut pas, et on ne doit pas, s’habituer la violence, quelle qu’elle soit et quelle que soit la personne contre qui elle s’exerce. On ne peut pas s’indigner dans quelques cas pour éviter de s’indigner dans les autres, comme s’ils étaient normaux, comme s’ils étaient légitimes."

Jean-Luc Mélenchon et l'extrême droite dans son viseur

Dans le viseur de la député, se trouvent sans doute quelques sportifs célèbres - comme Kylian Mbappé ou Antoine Griezmann, qui ont soutenu Michel Zecler publiquement -, mais plus sûrement des adversaires politiques. "On s’est habitués à ce que ce que nos forces de l’ordre, nos pompiers, soient eux-mêmes des victimes de ces violences, comme si, comme le dit Jean-Luc Mélenchon, ça fait partie de leur travail et que s’ils ne sont pas prêts à l’accepter, il faut qu’ils fassent autre chose", a d'abord dénoncé Aurore Bergé, avant de s'en prendre à l'extrême droite. 

"S’indigner contre les violences subies par Michel Zecler, c’est nécessaire. Et je vois bien aussi ceux qui ne s’indignent pas. L’extrême droite ne s’indigne pas, parce qu’ils ont peur peut-être de se couper des forces de l’ordre", a attaqué Aurore Bergé. "Or, de fait, s’indigner de ces violences-là, c’est justement soutenir les forces de l’ordre qui ne peuvent pas être apparentés à ce quatre policiers qui eux ont dévoyé l’uniforme et qui méritent d’avoir des sanctions administratives. Et ensuite, c’est la justice qui dira quelles sont les sanctions judicaires qu’elles doivent avoir".