Rama Yade radiée des listes électorales ?

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Frédéric Frangeul , modifié à
Le maire socialiste de Colombes prétend que l’élue a menti sur sa domiciliation.

Rama Yade pourrait-elle être radiée des listes électorales ? A en croire Philippe Sarre, le maire socialiste de Colombes, oui. Selon lui, l’ex-secrétaire d’Etat a menti sur sa domiciliation. Elle "ne dispose d'aucune propriété ni résidence lui permettant d'attester de son inscription au rôle de la taxe foncière ou d'habitation" dans cette commune des Hauts-de-Seine, a-t-il indiqué au site Atlantico.fr.

En conséquence, Rama Yade, conseillère municipale de la ville de Colombes pourrait voir son élection annulée si la procédure engagée auprès de la commission de révision des listes électorales aboutit. De plus, selon l'article L88-1 du Code électoral, elle encourt une peine d’un an de prison et une amende de 15.000 euros, si un électeur se porte partie civile et entame une procédure judiciaire.

L’élue "ne respecte pas le code électoral"

D'après les documents dont le maire de Colombes dispose, l'adresse fournie par Rama Yade est celle de son association "Agir pour Colombes". "Un local associatif ne peut faire office de résidence ou de domicile", estime Philippe Sarre. Pour lui, Rama Yade ne "respecte donc pas le code électoral et pourrait être radiée d'ici mi-décembre - comme 3.000 habitants de Colombes par an - par la commission de révision des listes électorales".

Les deux élus ont évoqué la question lors d'une récente séance du conseil municipal. "Elle est très vite montée sur ses grands chevaux, me certifiant qu’elle vivait dans notre commune, et qu’elle m’invitait à l’occasion à me rendre chez elle" indique le maire. Il l'a prise au mot et lui a fait porter à son domicile une demande d'attestation sur les listes électorales. A trois reprises, la police municipale "a pu faire le constat que le local associatif était fermé, et qu’elle n’y résidait pas", précise Philippe Sarre au site Atlantico.

Rama Yade dénonce des "méthodes infectes"

Reste que la principale intéressée, qui a quitté l’UMP en avril 2011 pour rejoindre le parti radical de Jean-Louis Borloo, nie farouchement ces accusations. "Ce sont des méthodes infectes", déplore Rama Yade dans une interview au Parisien.fr. "Le maire me traque, il a peur de moi. Ma présence sur le terrain est quotidienne à Colombes", assure-t-elle.
 
 Selon la centriste, qui lorgne aux prochaines élections législatives la deuxième circonscription des Hauts-de-Seine actuellement détenue par le député UMP Manuel Aeschlimann, ces accusations sont des "attaques de basse politique". "Le PS cherche par tous les moyens à m'empêcher d'être élue dans ma ville", dénonce-t-elle dans cet entretien au quotidien francilien. Et Rama Yade de conclure, catégorique :"Je vais fournir toutes les preuves et les pièces nécessaires".