Brésil : Bolsonaro fusionne les ministères de l'agriculture et de l'environnement

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La fusion de ces deux ministères figurait dans le programme du candidat d'extrême-droite. © RICARDO MORAES / POOL / AFP
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avec AFP
Cette décision fait craindre aux écologistes que la protection de l’environnement ne soit sacrifiée aux intérêts du lobby de l'agro-business.

Le président brésilien élu Jair Bolsonaro a dessiné les contours de son futur gouvernement d'extrême droite, avec notamment un grand ministère de l'Economie et la fusion annoncée des portefeuilles de l'Agriculture et de l'Environnement, immédiatement critiquée par des associations écologistes.
"Comme prévu au départ". À l'issue d'une réunion, mardi, de Jair Bolsonaro avec ses proches conseillers à Rio de Janeiro, le député Onyx Lorenzoni, présenté comme le futur chef du gouvernement, a confirmé la réduction du gouvernement à "15 à 16 ministères", contre une trentaine actuellement. Cela implique la fusion de plusieurs ministères. "L'Agriculture et l'Environnement feront partie du même ministère, comme prévu au départ", a précisé Onyx Lorenzoni. Pourtant, Jair Bolsonaro avait indiqué quelques jours avant le second tour être "ouvert à la négociation" sur ce point très controversé de son programme.

L'agro-business craint des sanctions internationales. Les écologistes considèrent que cette fusion reviendrait à sacrifier la protection de l'environnement aux intérêts du puissant lobby de l'agro-business, qui soutient ouvertement le président élu. Cette mesure inquiéterait même des représentants de ce lobby, qui craignent des sanctions commerciales de pays étrangers sur les exportations brésiliennes de viande ou de soja, deux productions à fort impact environnemental.

Pour Greenpeace, "une grand erreur". L'écologiste Marina Silva, ex-ministre de l'Environnement et candidate à la présidentielle, a qualifié cette fusion de "désastre", estimant sur Twitter qu'"une ère tragique s'ouvre où la protection de l'environnement est égale à zéro".

Pour Greenpeace, cette fusion est une "grande erreur" dans "un pays qui a la plus grande biodiversité de la planète et la plus grande forêt du monde", l'Amazonie, et qui ainsi "se tire une balle dans le pied d'un point de vue économique".