C'est l'une des annonces phares d'Emmanuel Macron ce jeudi : la généralisation de la "tarification progressive" de l'eau. Le chef de l'État était en déplacement à Savines-le-Lac, dans les Hautes-Alpes, pour dévoiler son plan consacré à cette ressource précieuse. Et cette annonce part d'un constat que de nombreux Français partagent : il est très difficile de connaître précisément sa consommation d'eau au quotidien. En réalité, tout le monde sait ce qu'il doit payer en électricité ou en gaz, mais pas en eau. C'est bien ce qui changerait avec la tarification progressive.
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Concrètement, chacun aurait son compteur et paierait donc en fonction de sa consommation. "Vous avez un prix qui augmente au mètre cube en fonction de seuils de consommation", explique Alexandre Mayol, maître de conférence en économie à l'université de Lorraine, au micro d'Europe 1.
Un système déjà en vigueur dans une dizaine de villes
L'enseignant expose : "Par exemple, vous avez dépassé les 75 m3. Vous allez changer le prix pour la consommation entre 75 m3 et la tranche d'après, ce qu'on appelle une tarification croissante par blocs". À ce jour, seulement une dizaine de villes ont opté pour cette tarification progressive, comme Dunkerque depuis 2012. Dans cette commune du Nord, au-delà de 200 m3 consommé, les tarifs augmentent fortement.
Bertrand Ringot détaille les chiffres. "On a mis en place trois tarifications, une première de 0 à 80m3, une deuxième de 80 à 200m3 et une au-delà de 200m3", explique le Vice-Président à la Communauté Urbaine de Dunkerque. Résultat : la consommation d'eau à Dunkerque a été réduite de 10%. "Sur 10 ans, on est passé d'une consommation moyenne de 80 m3 par foyer chaque année contre 67 m3. Ca nous fait 70 euros d'économies."
Toutefois, les experts alertent sur l'angle mort de l'annonce d'Emmanuel Macron, qui se trouvent être les professionnels. Effectivement, les ménages ne représentent que 20% de la consommation d'eau en France.