Un rapport de la commission sénatoriale accuse le cabinet McKinsey de ne pas payer d'impôts en France depuis dix ans. (Illustration) 1:31
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Carole Ferry, édité par Gauthier Delomez
L'affaire McKinsey s'invite dans l'élection présidentielle, à dix jours du premier tour. Un rapport sénatorial dénonce les sommes dépensées par le gouvernement, et reproche au cabinet de conseil de ne pas payer d'impôts en France. Une accusation démentie par le groupe américain, mais il subsiste tout de même des zones d'ombre.

Le rapport de la commission d'enquête sénatoriale sur le cabinet de conseil McKinsey fait grand bruit dans la campagne présidentielle. Celui-ci dénonce les sommes colossales dépensées par le gouvernement pour des rapports commandés au cabinet d'étude américain, et accuse McKinsey de ne pas payer d'impôts en France depuis dix ans, ce que le groupe a démenti dans un communiqué de presse.

Dans cet écrit, le cabinet privé indique qu'il a payé plus de 442 millions d'euros d'impôts et de charges sociales en dix ans, soit 20% de son chiffre d'affaires. Dans ces impôts, il y a par exemple les charges patronales des salariés de l'entreprise. Mais le cabinet McKinsey ne se prononce pas sur le paiement de l'impôt sur les sociétés. Sur ce sujet, la réponse est non selon la commission sénatoriale qui assure que le groupe américain n'a pas versé un centime de cet impôt.

Des résultats négatifs issus d'un tour de passe-passe ?

De son côté, le ministère de l'Économie explique qu'il n'y a pas d'impôts sur les sociétés quand il n'y a pas de bénéfices, et McKinsey a toujours présenté des résultats négatifs. C'est sur ce point que va se concentrer l'enquête de la direction générale des Finances : ces résultats négatifs reflètent-ils la réalité ? Ou, y a-t-il eu un tour de passe-passe d'optimisation fiscale pour échapper à l'impôt ?

Selon un proche du dossier, cette enquête aurait déjà commencé dès la mi-novembre avant la publication du rapport de la commission sénatoriale, mais il n'y a pas encore de date de conclusion pour le moment. Mercredi, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire avait précisé sur Europe 1 que des "vérifications fiscales" étaient déjà en cours concernant McKinsey.